TOUT EST DIT

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mardi 18 septembre 2012

La crise ? 99 % de psychologie !

Tout le paradoxe de la période que nous vivons, c'est que la crise est sans doute finie... mais que nous ne le savons pas encore !
Aux États-Unis, malgré l'immense « falaise » de la dette, la reprise est au coin de la rue. Un indice que l'oncle Sam en a sous le pied ? Les seules ventes de l'iPhone 5 pourraient doper de 0,3 à 0,5 point la croissance (annualisée) du troisième trimestre, selon une étude de la banque JPMorgan...
En Europe, l'action conjuguée d'Angela Merkel et de Mario Draghi a changé le climat de la rentrée en portant un coup d'arrêt à la spéculation. Certes fragile, cette stabilisation ouvre la voie à une reprise, soutenue par des taux d'intérêt historiquement très bas. C'est le bon moment pour investir avant le retour de l'inflation ! Autre signe favorable, partout, en Grèce, en Irlande, en Italie, en Espagne ou au Portugal, les déséquilibres à l'origine de la crise sont en passe d'être résorbés : la bulle immobilière espagnole est presque corrigée ; et la balance des paiements des pays du sud de l'Europe est revenue à des niveaux raisonnables. En clair, l'ajustement économique, terriblement brutal, que l'Europe vient de traverser a eu lieu. Les peuples n'ont pas souffert pour rien !
Bien sûr, le cynisme de cette approche peut choquer. La crise a laissé des scarifications profondes, sociales et politiques. Elle lègue des montagnes de dettes à financer, des millions de chômeurs à reclasser et des inégalités à corriger. Il faudra une bonne décennie avant d'espérer retrouver non pas la situation d'avant 2008, mais une croissance plus saine, reposant moins sur l'endettement sans limites.
En réduisant à marche forcée les déficits, les gouvernements prennent cependant un risque important, celui de faire replonger l'économie dans la récession. Il faudra, sans doute, adapter le rythme à la conjoncture. Mais la nécessité de reprendre le contrôle de la dette ne fait pas débat. Les États disposent là d'un levier de relance considérable en libérant le stock énorme d'épargne de précaution accumulé par les ménages. C'est le pari fait en France par François Hollande, qui assume crânement le virage de la rigueur contre l'avis de son aile gauche et de la plupart des économistes. En maintenant l'objectif d'un déficit de 3 % du PIB en 2013 au prix d'un effort sans précédent de 30 milliards d'euros, Hollande fait du Ricardo là où on attendait Keynes ! En donnant un calendrier de deux ans pour le redressement, le président de la République a dit au pays ce qu'il avait besoin d'entendre et ce simple fait peut être paradoxalement libérateur. Avec son Agenda 2014, directement inspiré de l'expérience Schroeder en Allemagne, il espère déclencher un effet de catharsis sur le sentiment d'impuissance qui s'est installé dans l'inconscient collectif. Reconnaissons-lui une certaine habileté. Sa tâche est difficile. Il lui revient de convertir la gauche française à la social-démocratie et de lui faire accepter des réformes qu'en d'autres temps on eût qualifiées de libérales. Entendre les mots « souplesse » du marché du travail, certes dans un « accord équilibré » avec la nécessaire protection des salariés menacés par les restructurations, « compétitivité » et « coût du travail », parmi les priorités de l'heure, n'était pas si évident dans la bouche d'un socialiste classique.
"Une histoire belge"
L'affaire de la demande de double nationalité de Bernard Arnault, le patron de LVMH, divise un pays toujours aussi mal à l'aise avec la richesse. Beaucoup a été dit, le meilleur comme le pire, sur cette histoire belge. Faisons donc un pas de côté en constatant, avec l'Insee, que depuis 2009 le modèle français est en panne. Il fabrique plus de pauvres (440 000 en 2010) qu'il ne crée de richesses. Le fait que l'écart de revenus entre les plus riches et les plus modestes se creuse en France est un signal d'alarme qui place à son juste niveau le débat sur la taxe à 75 %. Les choses sont désormais claires. Au-delà d'un million d'euros de revenus d'activité, elle s'appliquera à tous sans exception. Mais en précisant que cette taxe « exceptionnelle » disparaîtra dans deux ans, François Hollande reconnaît implicitement que son idée, avant tout un symbole, est porteuse de risque pour l'économie. Tout simplement parce même si aujourd'hui moins de 3 000 personnes sont concernées (hors exilés fiscaux), fixer ainsi un plafond à l'envie de création de richesse est contradictoire avec le désir de croissance. Le fait que les revenus du capital en soient exemptés et qu'aucun autre pays dans le monde ne suive cet exemple suffit pour s'en convaincre...

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