TOUT EST DIT

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mardi 18 septembre 2012

Le choc des extrémismes 


François Hollande inaugure aujourd’hui le département du musée du Louvre dédié aux arts de l’Islam. Dans le même temps, des musulmans conspuent l’Occident au nom d’un film islamophobe dont internet a démultiplié l’importance. Cette concomitance souligne combien le contexte politique influe sur ce qui nous semble beau, précieux ou pertinent.
Cela vaut pour tout le monde. Imagine-t-on que les arts de l’Islam aient pu bénéficier d’une inauguration en grande pompe à Paris pendant la guerre d’Algérie ? Il est probable que des manifestations virulentes auraient condamné ce qui, dans la tension du moment, aurait été présenté comme une faute politique plus encore que comme une faute de goût.
Le regard sur les productions artistiques va de pair avec le regard sur le monde. L’Europe d’aujourd’hui apprécie la circulation des hommes et des idées : en témoigne l’intérêt pour les arts venus d’ailleurs. Notre tendance au relativisme érige la tolérance en valeur première, ce qui rend d’autant plus choquants les appels à la guerre dite « sainte » formulés par une fraction des musulmans.
Dans l’esprit des fanatiques (chrétiens ou musulmans), la polémique entretenue autour du misérable film islamophobe a mission d’envenimer tout ce qui touche à l’organisation de la société. Il s’agit d’étayer la thèse du choc des civilisations alors qu’il s’agit d’abord d’un choc des extrémismes.
Le vrai clivage n’est pas entre Orient et Occident mais entre deux façons de voir le monde : d’un côté un ordre vertical, fondé comme au moyen âge chrétien sur la primauté du divin, de l’autre un partage raisonné des pouvoirs fondé sur le respect de la diversité des opinions.
Ce débat nous concerne tous, où que nous vivions : dans l’Europe reconfigurée par l’immigration comme dans les pays arabes que certains s’emploient à priver des espoirs nés de la chute des dictatures. Raison de plus pour calmer le jeu au lieu de souffler sur les braises.

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