TOUT EST DIT

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jeudi 13 septembre 2012

Quand Hollande donne (encore) raison à Sarkozy… (1/2)

Après le traité européen, après le chantier de la compétitivité des entreprises mis sur la table et notamment la question du financement de la protection sociale, après la politique de fermeté à l’égard des camps de Roms, Hollande et son gouvernement donne une nouvelle fois raison a posteriori à Nicolas Sakozy. Cette fois, c’est sur les accords « Compétitivité-emploi » lancés par le précédent président au début de l’année 2012.
Dimanche soir, François Hollande a relancé le chantier de la « flexi-sécurité » et souligné l’urgence qu’il y avait pour les partenaires sociaux d’aboutir à un accord. Dimanche 8 septembre, le chef de l’Etat a évoqué, lors de son intervention sur TF1, la nécessité de « réformer le marché du travail, pour que ce soit plus souple et en même temps plus protecteur ». Pour ce faire, il juge qu’il pourrait être possible aux entreprises « de recourir au travail partiel en cas de période difficile », si cela se fait « dans le dialogue social ». Dans le fond comme dans la forme, il devient Sarkozyste : si patronat et syndicats ne se sont pas mis d’accord d’ici la fin de l’année, l’état prendra ses responsabilités. Autrement dit, il y aura une loi. Du Sarkozy pur sucre.
L’idée est naturellement reprise par le premier ministre : mardi 10 septembre, au micro d’Europe 1, notre gentil premier ministre chargé de l’après-vente et du paratonnerre présidentiel, a estimé nécessaire de « trouver un compromis (…) : Il faut donc donner des garanties aux salariés, et en même temps savoir tenir compte de certaines réalités. » Si le mot n’est pas prononcé, le couple exécutif évoque bel et bien le concept de « flexi-sécurité », qui tente d’associer une plus grande flexibilité salariale en échange d’une plus grande sécurité en matière d’emploi. Un discours qui n’est pas sans rappeler celui tenu début 2012 par… Nicolas Sarkozy, qui avait lancé une négociation en la matière au début de l’année. Retour sur les mensonges, faux semblants, postures et impostures de la majorité sur cette question, pourtant cruciale.
Un chantier lancé par Nicolas Sarkozy : Sarkozy avait en effet lancé, à la fin janvier, une grande négociation baptisée « accords compétitivité-emploi ». Il s’agissait, selon les mots du président-candidat d’alors, de demander « aux partenaires sociaux de négocier ces accords compétitivité-emploi dans les deux mois qui viennent », afin qu’ »une majorité de salariés » puisse se mettre « d’accord dans une entreprise pour décider leur durée de travail, de privilégier le salaire sur l’emploi… ». Une solution de souplesse aux si rigides 35 heures puisque ce dispositif permettait de moduler le temps de travail en fonction de l’activité, en utilisant le salaire comme variable d’ajustement (et non pas l’emploi). Une négociation saluée par le MEDEF et la CFDT qui se disent prêts à négocier, au contraire de la CGT et de FO.
Hollande entre « faux prétexte » et renégociation : La gauche est alors vent debout contre cette idée, et le fait savoir. « Il faut que les salariés le sachent, il n’y aura plus de code du travail, il n’y aura plus de loi qui les protégera », s’était emporté Benoît Hamon, alors porte-parole du PS, à cette annonce. Le candidat socialiste, François Hollande, évacuait la question : « La compétitivité est un faux prétexte. Ce n’est pas en baissant de quelques points les cotisations patronales qu’il y aura quelque progrès que ce soit pour notre commerce extérieur », jugeait-il. Pire, lors d’une visite à Gandrange, fin février, il tançait « ces accords qui sont discutés dans un moment qui tombe parfaitement mal ». Mais plutôt que de les abroger, il promettait : « Ils ne verront pas le jour et nous aurons à cœur de faire en sorte que les syndicats puissent négocier dans de bonnes conditions des accords sans avoir à remettre en cause la durée légale du travail, parce qu’en l’occurrence, c’est ça qui est recherché. »

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