TOUT EST DIT

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vendredi 14 septembre 2012

Pathologie de l’émotion 


Les mélanges de religion et de politique font vite de parfaits détonateurs.
On l’a vu avec les violences qui ont accompagné les « Versets sataniques » de Salman Rushdie (1988), « La dernière tentation du Christ » de Martin Scorsese (1988) ou les caricatures de Mahomet publiées au Danemark en 2006. On le vérifie aujourd’hui avec « L’innocence des musulmans », film qui suscite en plusieurs pays des déchaînements sanglants. Des hommes sont morts ou ont été blessés parce qu’Internet a donné une célébrité inutile à une vidéo plus faible que le plus ringard des péplums.
La haine est en embuscade derrière ces violences. Haine chez le commanditaire du film qui nage dans l’anti-islamisme primaire. Haine de l’Occident chez les manifestants musulmans qui ont surréagi, érigeant une nullité en brûlot mondial.
Ces violences soulignent combien c’est l’émotion qui mène le monde. Pathologiquement.
Notre époque qui se dit technologique et veut se croire à peu près rationnelle navigue sur Internet comme on sautait naguère sur les rumeurs colportées de bouche à oreille. Au lieu d’être dominée et canalisée, l’émotion est exacerbée, valorisée, brandie comme un trophée. Et utilisée comme une arme, avec les effets ravageurs qu’on connaît.
Les fanatiques de tous bords s’empressent d’attiser les braises, ce qui n’est pas compliqué quand on voit la fragilité des nouvelles institutions libyennes, l’incandescence du monde arabe et l’intensité de la campagne présidentielle aux États-Unis.
Tout cela fait des combinaisons chimiques particulièrement instables. La contamination n’a aucune peine à gagner tous les coins du village global. Y compris en Europe où les responsables du culte musulman ont fort à faire pour demander à leurs fidèles les plus fragiles de ne surtout pas s’aligner sur les apprentis sorciers et autres adorateurs du lance-flammes.

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