samedi 15 septembre 2012
Les européistes ne se cachent presque plus…
Sans grande surprise, le président allemand Joachim Gauck n’aura pas
attendu vingt-quatre heures après la décision de la Cour
constitutionnelle (Présent d’hier) pour signer les lois
approuvant le Mécanisme européen de stabilité et le Pacte budgétaire. Il
ne restera donc plus au gouvernement d’Angela Merkel qu’à intégrer dans
les textes de loi les demandes fixées mercredi par la Cour
constitutionnelle. Ce qui se fera d’autant plus facilement qu’une
majorité d’Allemands de… 48 % approuvent, selon un sondage, la décision
de la dite Cour. Pourtant 61 % d’entre eux affirment, dans le même
temps, que cette décision ne prend pas suffisamment en compte la
position de l’Allemagne. Quand j’étais petit, on appelait cela marcher
sur la tête…
Même état d’esprit aux Pays-Bas où, nous dit-on, les libéraux
s’activent pour former un gouvernement pro-européen. Rien de bien
surprenant là-dedans. Mais le président du Parlement européen, Martin
Schulz, va plus loin, en estimant que « les voix pro-européennes de la
raison ont été soutenues et les partis plus anti-européens et
isolationnistes ont été largement rejetés ».
« Le résultat des élections est un renforcement de l’Europe et un
affaiblissement des populistes et nationalistes », renchérit le chef de
la diplomatie allemande, Guido Westerwelle.
Plaisantins, va ! C’est un peu comme si, en France, on s’étonnait que l’UMP
et le PS remportent les élections au détriment du Front national. Il
est vrai qu’à force de pratiquer une politique qui nous conduit, selon
les observateurs, dans le mur ou vers le gouffre, même le bourrage de
cervelle finit par se lézarder…
Mais qu’ils ne s’inquiètent pas ! Ils ont encore de la marge…
Cela dit, il n’est jamais mauvais de profiter des bonnes occasions.
C’est ce que fait le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy,
qui, après ses premières déclarations sur l’évolution économique et
politique de l’Europe (Présent d’hier), a annoncé jeudi qu’il
allait entamer la semaine prochaine des consultations sur le
renforcement de l’Union économique et monétaire, qu’il veut désormais
doter d’un « budget central », avec une émission limitée de dette
commune, pour réduire les risques de contagion.
On a beaucoup discuté ces derniers jours du volet économique. Quant
au plan politique, démocratique, il est, comme bien souvent, à peine
esquissé. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a
cependant évoqué une fédération d’Etats-nations. Et Van Rompuy insiste
désormais sur la nécessité d’impliquer de près le Parlement européen et
les parlements nationaux, et se demande si un cadre de politique
économique plus intégré n’exigerait pas des structures dédiées de
contrôle démocratique « spécifiques à la zone euro ».
Intéressante expression que celle de « contrôle démocratique », car
elle n’est pas sans ressemblance avec certaines idées, développées il
n’y a pas si longtemps, par le communisme russe…
C’est peut-être pour cette raison que le président tchèque Vaclav
Klaus a « résolument » rejeté jeudi, dans les colonnes du quotidien Pravo, la proposition de fédération d’Etats-nations.
« L’unique chose que j’apprécie dans sa proposition, c’est que les
actuels protagonistes de l’approfondissement de l’intégration européenne
ont pour la première fois avoué à haute voix leurs objectifs réels »,
souligne-t-il, avant de préciser : « En 2004, nous avons adhéré à
l’Union européenne, et non à une fédération dans laquelle nous
deviendrions une province sans importance. »
Une province emportée dans la tourmente. Car les européistes croient
dissoudre la crise dans un plus grand ensemble. Alors que, si on en
croit le G20, les indicateurs de la zone euro « continuent de signaler
une croissance faible ».
Malgré, donc, tous les systèmes mis en place par Bruxelles…
Là encore, on pense au communisme : « Du passé, faisons table rase… »
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, en janvier 2010 très
exactement, un penseur, invité par l’Alliance française à réfléchir sur
la culture, observait : « La perte de références historiques,
religieuses ou philosophiques dans l’industrie culturelle que nous
vivons aujourd’hui est véritablement une menace pour la culture
européenne et la culture tout court. »
Il s’appelait Herman Van Rompuy…
Le président du Conseil européen avouait, au détour de son propos :
« Dans le monde politique, nous n’avons sans doute pas pris toute la
mesure de ce vaste changement. »
Tout est dit !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire