mardi 11 septembre 2012
Ils ont la trouille…
Le président du Conseil italien Mario Monti a proposé samedi
l’organisation à Rome d’un sommet européen destiné à contrer la
« dangereuse » montée des « populismes » et des « fanatismes » en
Europe, idée que le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy a
aussitôt saluée. Les deux hommes déjeunaient agréablement à la Villa
d’Este, hôtel de grand luxe sur le lac de Côme, dans une tranquillité
d’esprit quelque peu troublée par la manifestation anti-européenne en
Grèce et les résultats de sondage montrant que, dans le nord de
l’Europe, les populations commencent à trouver encore plus sympathique
l’idée de sortir de l’UE, plutôt que de se serrer la ceinture pour payer
pour le Sud.
Que faisaient-ils à Cernobbio ? En compagnie de nombreux hommes
d’Etat, économistes, prix Nobel, industriels, hommes d’affaires… – comme
tous les ans à pareille date – ils s’étaient rendus au « séminaire
Ambrosetti » qui se tient à huis-clos tous les ans depuis 1975.
Ambrosetti est un groupe mondial de conseil en « management » fondé en
1965 qui vise à promouvoir les valeurs européennes et faire réfléchir
aux défis de notre temps : globalisation et avancées techniques.
« Au moment où la construction européenne se perfectionne, les
difficultés liées à la zone euro ont mis en évidence une croissante et
dangereuse sensibilité dans les opinions publiques des différents pays,
avec une tendance à l’antagonisme », a noté Mario Monti lors d’un point
presse après sa rencontre avec Van Rompuy en marge d’un forum
économique, qui l’a accompagné pour rencontrer les journalistes. Ceux-ci
avaient attendu plus d’une heure par rapport à l’horaire annoncé…
Panique à bord ? Mario Monti a déploré la « réémergence de vieux
stéréotypes et de vieilles tensions », en particulier entre pays du Nord
et du Sud. Il verrait bien la date du 25 mars prochain, date de la
signature, il y a 55 ans, du Traité de Rome. Cela pourrait se faire,
« symboliquement », à Rome. Et le but de la réunion serait de faire
signer à tous les chefs d’Etat et leaders européens un « code de
conduite » qui les engagerait à ne pas donner prise à ce « populisme »
qui menace l’Europe de désintégration.
Ou, pour reprendre les paroles de Monti, membre du comité de
direction du groupe Bilderberg : « Il est paradoxal et triste, dans une
phase où l’on espérait compléter l’intégration, de voir au contraire un
phénomène dangereux avec de nombreux populismes visant à une
désintégration dans presque tous les pays membres. »
En clair : vouloir, désirer ou même imaginer la sortie de l’Union
européenne est en soi anti-démocratique et Van Rompuy comme Monti sont
prêts à prendre des mesures pour que cela cesse.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire