vendredi 21 septembre 2012
Hygiène électorale
La plupart des députés,
majorité et opposition confondues, cumulent leur mandat de parlementaire
avec un ou deux mandats locaux. Le problème des élus socialistes, c'est
que, à l'exception de ceux qui s'appliquent la règle adoptée par le
Conseil national du PS, ils sont nombreux à traîner des pieds pour
respecter leur engagement de ne conserver qu'un seul mandat. Au
prétexte, arguent-ils d'une même voix, que la responsabilité élective du
terrain est le meilleur moyen pour rester en prise avec le pays. On ne
raye pas d'un trait de plume la gourmande tradition du despotisme local.
Car la vérité est bien là, le système électoral et la décentralisation
ont rétabli des féodalités dont il n'est pas aisé de se séparer. Ne
dit-on pas encore la Giscardie, la Mitterrandie, la Chiraquie ? Et
n'est-ce pas une tradition que le candidat à la présidence de la
République fasse ses annonces depuis son territoire ?
Comme par un vieux relent
d'attachement à la terre, les parlementaires peinent à se défaire de
leur ancrage dans le territoire. C'est la terre qui donne du sens, il
faut être de quelque part et on a toujours du mal à imaginer un député
français plutôt que le député de tel département.
Le député de tout le monde
rechigne à s'extraire de son coté assistante sociale. Il aime se battre
pour les intérêts fonciers de sa circonscription plus que sur l'esprit
des lois. Mais il n'y a plus d'homme providentiel et ce n'est pas
toujours avec ce qui est bon pour la France de nos terroirs que l'on
fait la France des grands idéaux. La nouvelle décentralisation, qui
donne l'illusion aux Régions qu'elles seront des états dans l'État,
n'est pas étrangère à cet attachement au fief, à l'addiction aux
pouvoirs locaux. Et au cumul des indemnités, parce que l'hygiène
électorale ne peut pas se réduire au seul cumul des mandats.
Ce n'est pas en gérant
la circulation à Dijon que l'on garde le contact avec ses électeurs mais
en restant, même parlementaire, un militant socialiste qui ne
relativise pas les promesses de François Hollande en remettant en cause
ses engagements de candidat. Les principes s'imposent à tous.
Dussent-ils induire un renouvellement des cadres et des notables.
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