TOUT EST DIT

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vendredi 21 septembre 2012

Sauver l'emploi et la compétitivité 



Patronat et syndicats ont du pain sur la planche. D'ici à la fin de l'année, ils tenteront de s'accorder sur deux réformes structurelles: le marché du travail et la compétitivité. Le gouvernement a donné le cadre des négociations et un calendrier serré. L'objectif, pour lui, est d'avancer sur ces dossiers difficiles. Les accords entre partenaires seront-ils, au final, de nature à permettre de conserver des emplois en France et de relancer notre économie déboussolée, comme celles de l'Europe, par la mondialisation ?
L'enjeu est là. Et l'urgence de la situation, avec la flambée du chômage et la dégradation continue de notre commerce extérieur, donne grand sens au débat. Les entreprises françaises, trop destructrices d'emplois ces temps-ci, à l'image de PSA Peugeot-Citroën dont l'intersyndicale d'Aulnay-sous-Bois était reçue, hier, à l'Élysée, ont besoin de visibilité économique et politique pour renforcer leur compétitivité.
Dans ce contexte tendu, l'épineuse question du coût du travail est un sujet incontournable. Mais réduire la réflexion sur la compétitivité à ce seul critère serait une erreur. Surtout au moment où l'idée d'une CSG sociale, permettant d'alléger certaines cotisations sur les salaires, semble faire son chemin dans les couloirs ministériels.
Le champ de l'agenda est plus large. L'Élysée a changé de braquet en envisageant de réformer le marché du travail. Matignon évoque même la possibilité pour les entreprises de recourir au travail partiel en cas de période difficile et avance le concept de « flexi-sécurité ». Un mot à tiroirs visant à associer une plus grande flexibilité salariale en échange d'une plus grande sécurité en matière d'emploi. Le discours ne rappelle t-il pas celui tenu, au début 2012, par Nicolas Sarkozy ? L'ancien président avait lancé, à la hussarde, une négociation, vite avortée, baptisée « accords compétitivité-emploi ».
La question est revenue sur la table lors de la conférence sociale des 10 et 11 juillet. Depuis, on parle de « sécurisation de l'emploi » après avoir joué sur les mots. À l'arrivée, le fond du projet est relativement proche : il s'agit bien de mener une réflexion sur le contrat de travail, de trouver des formules pour prévenir les plans sociaux ou d'en limiter l'impact à l'heure où les multiples restructurations laissent des salariés en plein désarroi. En colère aussi.
Face à ces réalités, les partenaires sociaux se montrent toutefois plus enclins à débattre. A condition de prévoir des pare-feux pour les salariés et ce, même si la confrontation, entre d'un côté le Medef et la CGT et FO de l'autre, risque d'être âpre sur le sujet.
Mais si la balle est dans le camp des négociateurs, elle l'est de facto au quotidien chez les entrepreneurs confrontés à l'obligation d'innover, sans relâche, pour rester compétitifs. Et (sur)vivre. Alors que trois quarts des échanges planétaires portent sur des biens manufacturés, chacun sait qu'un pays incapable de les vendre au juste prix sur le marché mondial a du souci à se faire.
Dans une France percutée par les délocalisations qui touchent aussi les services, 208 usines ont déjà baissé le rideau en 2012 quand 130 seulement ont été créées. Avec, à la clé, autant d'emplois perdus souvent à jamais. Raison de plus pour agir vite. Et s'entendre.

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