vendredi 21 septembre 2012
En voiture, mais pour où ?
En langage routier, on parlerait de choc frontal. Au moment où la
semaine de la mobilité durable s’interroge sur la place de l’auto,
Peugeot confirme par une fermeture d’usine, et le traumatisme social qui
s’ensuit, le rôle toujours majeur de la voiture.
Ainsi est
marquée de façon douloureuse toute l’ambivalence de l’ homo mobilis
évoqué par Georges Amar. Le déplacement est devenu plus qu’une
revendication, un droit. Jusqu’à étouffer la société par sa
multiplication.
Dans cette évolution, la voiture s’est montrée
meilleure amie et plus insidieuse ennemie. En facilitant l’accélération
des échanges et des besoins, et en asservissant en retour nombre de nos
homologues, elle fait figure de casse-tête. Instrument de liberté, outil
d’oppression.
Des initiatives comme le covoiturage, par leur
difficulté à percer, indiquent que persiste une conception ancienne de
la mobilité. Les revendications d’autonomie et d’indépendance y dominent
en dépit des discours sur le réchauffement, les bouchons, l’inhumanité
du bitume.
Pour un peu, la voiture ressemblerait au médicament.
Son recours est nécessaire dans certains cas, confortable assez souvent.
Mais jamais gratuit. Elle a un coût, que des experts voudraient inclure
au prix de l’essence. En tenant compte de l’impact réel de l’auto au
plan médical (accidents, maladies), au plan écologique (pollution,
dégradation des milieux), au plan énergétique (investissements pour
pallier l’épuisement des ressources), l’addition à la pompe doublerait,
voire triplerait.
Insupportable. Malgré ses effets secondaires, la
voiture reste addictive pour la collectivité, qui veut bien entendre
parler d’alternatives. Sûrement pas de sevrage.
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