C’est une grande victoire pour les marchés financiers mais
une défaite potentielle pour les contribuables. La Banque centrale
européenne (BCE) vient d’annoncer qu’elle se tient prête à lancer un
programme de rachat des obligations d’ Etats quasi en faillite sur le
marché secondaire.
En clair, bien décidée qu’elle est à garder les enfants malades de la
zone euro dans son giron, la BCE fait le maximum pour réduire les
coûts de financement des pays de la zone euro dont elle rachètera la dette émise à court terme pour exercer une pression à la baisse sur les taux.
Seul verrou du système, les bénéficiaires devront envoyer un SOS
financier en bonne et due forme avant de ruisseler sous cette pluie
d’euros.
S’ils ne respectent pas les ajustements demandés par l’UE, les achats de dettes réalisés par la BCE seront stoppés.
Pour l’Allemagne, malgré un plastron sémantique, le dispositif Draghi revient à faire tourner la planche à billets.
Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, a immédiatement souligné
que « la manne des banques centrales attiserait sans fin les
convoitises », le risque étant même de voir certains Etats devenir
« accro » à ce mode de financement.
Les interventions de la BCE sur le marché secondaire, s’ajouteront aux mécanismes de sauvetage européen : Fonds européen de stabilité financière
et Mécanisme européen de stabilité (MES) chargés d’intervenir sur le
marché primaire, au moment où les Etats placent directement leurs
dettes.
Pour les contribuables, le cauchemar budgétaire que constituerait la faillite d’un Etat secouru augmente avec ce dispositif. Mario Draghi a en effet indiqué que, pour des raisons techniques, la BCE était disposée à renoncer à son statut de créancier privilégié sur les titres obligataires acquis.
En cas de défaut d’un pays perfusée, elle sera donc traitée à l’égal
des autres créanciers avec les conséquences financières que cela
suppose.
Les dépenses qui ont été consenties par les Etats membres pour les sauvetage de la zone euro sont déjà très lourdes.
Hormis les garanties apporté au FESF, ces plans avaient
englouti 85 milliards pour l’Irlande, 78 milliards pour le Portugal et
292 milliards pour la Grèce à l’été 2012.
Avec l’Espagne, les coûts deviendraient faramineux : JPMorgan
chiffre le coût global du sauvetage potentiel de Madrid à 350
milliards, HSBC, poussant la barre à 450 milliards d’euros.
Si un tel risque se concrétisait, on imagine que la BCE se tournerait
vers les Etats membres pour colmater les nouvelles brèches budgétaires
que les mesures Draghi auront creusées dans la coque budgétaire
européenne, les contribuables servant une fois encore d’étoupe.
dimanche 9 septembre 2012
BCE : les mesures Draghi, nouvelle menace pour les contribuables européens
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