TOUT EST DIT

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dimanche 9 septembre 2012

La nausée


J’aime bien les titres des livres de Jean-Paul Sartre même si je ne suis sans doute pas assez intelligent pour en apprécier le contenu. La tournure prise par la vie politique française depuis 4 mois, ne suscite rien d’autre chez moi que la nausée. Selon un sondage paru ce matin, 59% des Français se déclarent insatisfaits de François Hollande que fustigent, dans une mystérieuse inspiration commune, toutes les unes des hebdomadaires. Cette versatilité de l’air du temps a quelque chose d’infiniment malsain. Car enfin, nous la connaissions tous, le 6 mai, la nature profonde des socialistes qui nous gouvernent ! Nous savions, et eux-mêmes le disent, qu’ils ne sont pas des sociaux démocrates avant tout soucieux de l’intérêt national sur les modèles de Blair et de Schröder. Leurs décisions, ils les avaient clairement annoncées ! Deux d’entre elles, emblématiques, en disent long sur leur manière de penser, leur idéologie. La suppression du ticket modérateur sur l’aide médicale d’Etat est un signal lancé aux malheureux du monde entier : si vous réussissez à forcer les contrôles aux frontières, la gratuité des soins sera totale en France ! L’annonce de la taxation à 75% sur les haut revenus en est une autre, qui s’adresse elle aux investisseurs et créateurs d’emplois : les riches, c’est-à-dire les coupables, les capitalistes, les profiteurs, doivent payer ! Le message est tout en « générosité » socialiste : la France soigne les déshérités et chasse ses entrepreneurs.

 
L’opinion publique est gravement irresponsable : elle a porté les socialistes au pouvoir, le 6 mai,  en toute connaissance de cause, et 4 mois après, les exècre déjà. Eternelle faiblesse de la conscience humaine : « Notre façon ordinaire, c’est d’aller après les inclination de notre appétit, à gauche, dextre, contremont, contrebas, selon que le vent des occasions nous emporte. Nous ne pensons ce que nous voulons, et changeons comme cet animal qui prend la couleur du lieu où on le couche. Ce que nous avons à cette heure proposé, nous le changeons tantôt, et tantôt nous retournons sur nos pas ; ce n’est que branle et inconstance…» (Les Essais, Montaigne, livre second chapitre1).
Quant aux ex-dirigeants du pays et leur majorité, ils n’ont pas non plus à pavoiser. Bien sûr - j’en suis l’un des témoins directs -  ils ont dirigé la France pendant 5 ans avec la volonté et le courage de conduire le pays dans la voie de la modernité et du sérieux. Mais ils n’ont pas été assez loin et leur bilan, avec près de trois millions de chômeurs et une dette publique de 80% du PIB, une délinquance et une immigration-ghettoïsation qui demeurent à des niveaux considérables, n’a rien, rien qui puisse justifier une quelconque auto satisfaction.
Aux extrêmes, de droite comme de gauche, on ne trouve que des charognards grimaçants, hargneux, braillards, incapables de la moindre attitude constructive, qui attendent fébrilement le moment de se partager les dépouilles d’un pays à l’agonie.
Mais le plus insupportable, c’est le vide sidéral qui s’est emparé de la sphère politique. Les grandes voix de la vérité et du bon sens se sont éteintes, celle du général, bien sûr, mais aussi, à une autre échelle, de personnalités comme Philippe Séguin ou Jean-Pierre Chevènement. L’expression de la réalité semble bannie à jamais. Non, ce n’est pas être europhobe ni eurosceptique que d’admettre les faits, un simple constat : le pays s’est démuni de ses instruments de gouvernement au profit d’une Europe ultra-technocratique, à 27, totalement incapable de les assumer, grand corps malade rongé par ses divisions, par sa bureaucratie et ses juridictions toute puissantes.
Je sais ce que risque de penser le lecteur tombant par hasard sur ce texte. Son auteur n’est qu’un Misanthrope  prétentieux qui croit avoir raison contre la terre entière et méprise tout le monde. Eh bien, avec Molière et Alceste, je l’assume pleinement :

« Non : vous avez beau faire et beau me raisonner/Rien, de ce que je dis ne peut me détourner/Trop de perversité règne au siècle ou nous sommes/ Et je veux me tirer du commerce des hommes. »

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