TOUT EST DIT

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samedi 25 août 2012

Traité européen : l'aile gauche du PS sous pression maximale

Surtout, ne pas raviver le spectre des divisions sur l'Europe. À La Rochelle, derrière l'apparente morosité des universités d'été, les discussions vont bon train sur le vote du traité européen renégocié par François Hollande le 29 juin dernier. «Finalement, les deux seuls sujets de ces universités d'été, c'est la succession d'Aubry et les discussions autour du Traité», relève un député socialiste. Alors? L'approuver ou pas? Sur l'aile gauche du PS, le débat fait rage.
Réuni vendredi soir dans une salle de La Rochelle, le courant de Benoît Hamon s'est copieusement empoigné sur le sujet en débattant autour d'une question: présenter, ou pas, une motion lors du prochain congrès de Toulouse? Le leader de l'aile gauche et ses proches se sont succédés à la tribune pour répondre non. Ou alors pour bâtir une motion qui ne soit pas entièrement axée sur la question européenne. Mais d'autres membres du courant soutiennent mordicus l'idée de présenter un texte. D'où blocage.

Pour tenter de pousser l'aile gauche du PS à voter le traité européen, les proches de Hollande, les membres du gouvernement et les dirigeants actuels du parti se relaient pour accentuer la pression sur le courant de Benoît Hamon. Avec un argument central: si le traité n'est pas voté largement, il sera difficile au président de la République de poursuivre la réorientation de la construction européenne. «Il faut qu'il y ait beaucoup de responsabilité et de maturité. Pouvait-on obtenir davantage? Non. Donc, engrangeons», a résumé le ministre de l'intérieur Manuel Valls à son arrivée à La Rochelle. «Personne ne conteste que François Hollande a obtenu des avancées avec le pacte de croissance. Il faut s'appuyer sur ce que l'on a obtenu, c'est une base pour aller plus loin. Tout le monde devrait être sur cette bannière là», assure Kader Arif, ministre des anciens combattants et proche du chef de l'état.

En tirer les conséquences

De son côté, le ministre des affaires européennes Bernard Cazeneuve a reçu des représentants de l'aile gauche, par groupe de trois, pendant près d'une heure et demi chacun. Objectif: bien faire passer le message. «Je ne peux pas imaginer, compte-tenu de l'enjeu, que l'on rendrait impossible ce que l'on dit désirer», glisse Bernard Cazeneuve. Un membre de l'aile gauche reçu par le ministre pour entendre ses arguments le reconnaît: «ça s'entend...» Mais ce n'est pas le cas de tous. Samedi, le mouvement la gauche durable devait s'adresser à François Hollande dans une tribune publiée dans Le Monde pour lui demander de «nous donner envie de voter ce traité».
Pour les durs d'oreille, Martine Aubry s'est montrée assez menaçante vendredi soir à La Rochelle en recevant quelques journalistes. «Il faut engranger cette réforme pour aller vers l'Europe que nous voulons. Si certains ne sont pas d'accord avec ça, c'est qu'ils ne sont pas d'accord avec la politique menée (...) Si j'étais au gouvernement et que je ne partageais pas des décisions aussi importantes, j'en tirerais les conséquences», a indiqué la première secrétaire du PS. Même tonalité à Matignon ou un très proche du premier ministre se montre encore plus clair: «On ne peut pas voter non lorsque l'on est dans la majorité et dans le gouvernement. Les partisans de Benoît Hamon, c'est leur devoir de voter le traité budgétaire européen». Pour ne pas raviver les fractures de 2005 sur la constitution européenne? Bernard Cazeneuve assure ne pas croire au réveil de ce clivage traditionnel au sein du PS. «Je ne pense pas que ce risque existe», dit-il. Pour l'instant.

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