TOUT EST DIT

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samedi 25 août 2012

Le prix de la haine

A priori, il est déstabilisant de donner raison à un criminel, surtout de cette cruauté. Breivik réclamait d’être déclaré responsable de ses meurtres. La justice norvégienne l’a suivi.
Il faut pourtant savoir mettre un mouchoir sur l’agacement de voir ce tueur reconnu «sain d’esprit» – alors que l’énormité du crime dépasse l’entendement. Ce jugement constitue une illustration du recul qu’est capable de prendre une société se voulant évoluée. À la barbarie, elle oppose ce qu’elle estime relever de la raison : une sanction par la prison plutôt que l’asile d’aliénés.
En condamnant Breivik comme un droit commun, donc en lui déniant l’excuse psychiatrique, le tribunal ne rend que plus monstrueux des idées et des actes froidement revendiqués. Ce verdict d’Oslo avertit des extrémités aberrantes auxquelles des thèses nationalistes ou xénophobes peuvent servir de justification.
Les juges norvégiens sont dans leur rôle d’exemplarité. Leur sentence signifie que diffuser, même en sourdine, même sans y prétendre, la musique de la détestation d’autrui n’est jamais anodin. Un esprit plus faible comme Breivik ou un groupe plus radicalisé peuvent y trouver la légitimation à de meurtrières pulsions.
On l’a vu par le passé. On le revoit en Norvège avec ce jugement. Le prix de la haine ne sont pas les 21 ans ou plus ou moins que purgera Breivik. C’est le sang versé au prétexte d’idéologies prédatrices.

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