mardi 10 juillet 2012
La hausse des impôts c'est maintenant, la diminution des dépenses on verra plus tard...
Dans l’œil des marchés : Jean-Jacques Netter,
vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un
panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les
plus en vue du marché.
La semaine avait plutôt bien commencé, avec le sommet européen
qui avait montré que les apparentes concessions d’Angela Merkel, la
Chancelière allemande, ne remettaient pas en cause sa vision d’une
Europe plus intégrée.
Puis avait suivi, mardi, le rapport d’audit sur la France présenté par Didier Migaud président de la Cour des comptes : « les
déficits sont anciens. Ils concernent donc les gouvernements de droite
comme les gouvernements de gauche. Notre pays a manqué gravement de
constance dans l’effort, relâchant celui-ci dès que la conjoncture
s’améliorait. » « Il faut trouver 33Md€ pour passer de 4,4% de déficit à 3% en 2013. »
On en retenait que la politique de diminution des dépenses publiques
était inévitable et nécessitait un tour de vis sur les effectifs et les
salaires des fonctionnaires.
Première déconvenue, on constatait très vite, que le discours de politique générale de
Jean-Marc Ayrault, Premier ministre à l’Assemblée Nationale,
permettait malheureusement de s’apercevoir très vite que la hausse de
la fiscalité serait beaucoup plus la pierre angulaire du quinquennat de
François Hollande que la baisse des dépenses publiques.
Comme le Conseil économique, social et environnemental hébergeait, jeudi, la Soirée des Think Tanks , nous nous y sommes rendus pour représenter l’Institut des Libertés.
Deuxième déconvenue, le dernier numéro de la Revue Acteurs Publics
était distribué dès l’entrée avec en couverture Marylise Lebranchu
ministre de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la
Fonction publique, qui disait « Durant cinq ans les fonctionnaires ont été méprisés ».
En écoutant les intervenants des différentes tables rondes (hauts
fonctionnaires, élus, syndicalistes…), on pouvait se demander s’ils
avaient pris connaissance des propos de Didier Migaud qui recommandait
que toutes les dépenses d’intervention, de transfert et d’investissement
qui n’avaient pas fait la preuve de leur efficacité soient réduites ou
supprimées. En parlant aux représentants des sociétés IBM, Oracle et Logica,
on comprenait très vite que eux avaient très bien écouté Didier Migaud,
Ils proposaient leurs outils de modernisation de l’état :développement
d’open data, lutte contre la fraude, etc. Partout en Europe
l’administration se transforme, mais pas en France constataient ils. Il
n’y avait pas affluence sur leurs stands.
Heureusement,
le Think Tank Fondation pour la recherche sur les administrations et
les politiques publiques (iFRAP), présidée par Olivier Mitterrand avait apporté son excellente brochure Cent jours pour réformer la France. C’était
le plan rédigé en mars 2012, pour assurer le retour de la croissance et
de l’équilibre budgétaire en créant environ 1,7M d’emplois en cinq ans.
Son programmes comprenait notamment : la flexibilité du temps de
travail, l’autorisation du licenciement économique, la simplification et
l’assouplissement du code du travail, l’ouverture 24h/24 et 7j/7 des
magasins et des services, la baisse des cotisations patronales, la
suppression du smic universel pour confier la négociation des bas
salaires aux seuls partenaires sociaux…et enfin un plan « start up » en
France pour dynamiser l’investissement productif. La encore il n’ y
avait pas affluence.
Il y avait par contre beaucoup de monde le week-end dernier aux Rencontres Economiques d’Aix en Provence organisées par Jean Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Economistes. On peut lire le compte rendu des débats en cliquant ici.
Pierre Moscovici, ministre de l’Economie a redit que le retour à
l’équilibre budgétaire était prévu pour 2017 sans hausse de la TVA et
sans augmentation de la CSG. Dès l’automne a t il ajouté, il faudra agir
pour les PME sans donner aucune précision sur les mesures envisagées….
Edouard
Carmignac, le patron de la société de gestion Carmignac a écrit à
François Hollande pour lui dire dans son style direct qu’il était très
inquiet sur les conséquences des mesures fiscales qui ont été annoncées.
Eric Le Boucher des Échos résume très bien la situation en disant »quand un gouvernement manque d’axe clair, les événements décident pour lui… »
En Europe,
Sean Darby, le stratégiste du broker américain Jefferies vient de
changer d’avis sur l’Europe en redevenant positif car il estime que le
cercle vicieux entre les banques et les états a été arrêté. En revanche
Cyril Castelli, président de R Cube, société de recherche, dans sa
dernière note mensuelle, reste pessimiste sur les chances de sortie de
la crise européenne par le haut. Par contre il attend une bonne surprise
de l’économie américaine au cours de l’été.
Sur le marché américain,
Jim Reid de Deutsche Bank, après avoir pris connaissance de l’indice
PMI pour le mois de juin, baissant à 49,7 contre 53,5 le mois précédent
en a conclu que la reprise américaine était pratiquement terminée. Les
mauvais chiffres de l’emploi américain publiés vendredi dernier vont
dans ce sens.
La technologie
ne fait plus l’unanimité car certains analystes comme Oliver Pursche
de Gary Goldberg Financial Services a réduit son allocation en valeurs
de technologie. Il reste néanmoins confiant sur Apple, Microsoft et IBM. Les chances pour que ce secteur tire à la hausse le marché américain au second semestre sont en train de s’amenuiser.
Le secteur de l’assurance vient d’être recommandé à l’achat par Graham Secker de Morgan Stanley. Il pense que les valorisations deviennent bon marché par rapport à leur moyenne historique. Dans la consommation il a recommandé à ses clients de vendre Danone et Nestlé.
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