Le sommet social est-il en train
d'accoucher de réformes cruciales, ou de nouvelles usines à gaz aux
titres pompeux ? Le poids de l’"Etat-Nounou" ne limite-t-il pas la
capacité des individus à résoudre leurs problèmes ?
Le sommet social est donc articulé
autour de plusieurs conférences sociales permettant le dialogue social
entre partenaires sociaux sur l’urgence sociale de la souffrance
sociale. L’objectif social est de déboucher sur un accord
social permettant des réformes sociales de notre protection sociale
digne d’une vraie démocratie sociale qui nous évitera un mouvement
social généré par l’angoisse sociale de la misère sociale. En évitant un
blocage social, la conscience sociale des acteurs sociaux nous promet
des avancées sociales basées sur la justice sociale de notre modèle
social.
Bref… j’ai allumé la radio en France le 9 juillet 2012. Puis je l’ai éteinte.
Je
l’ai éteinte parce qu’en France, le mot « social » est un mot truqué.
Un mot truqué permettant d’identifier à coup sur, des minorités
économiques, politiques ou associatives voulant capter des ressources
prises à tous ou édicter des commandements s’appliquant à tous
en s’abritant derrière une image de bergers légitimes et responsables de
la société.
Pourtant je n’ai rien contre le
social au vrai sens du mot. Comme des dizaines de millions d’individus,
je suis un être social, avec une famille, des amis, des collègues de
travail, des connaissances associatives, des clients, des fournisseurs
et des voisins. Des personnes nouant des relations parfois très fortes
ou des relations limitées à un simple échange marchand ou un contrat.
Des personnes s’associant via une mutuelle et avec d’autres pour un
hobby ou la défense d’une cause.
Je suis bien sûr
favorable à ce que des groupes d’individus s’associent librement pour
négocier des accords les concernant eux-mêmes ou pour gérer
collectivement des services soins ou retraites à conditions qu’ils ne
forcent personne à profiter de leurs services. L’Etat n’étant alors
chargé que l’aide d’extrême urgence.
Je
pense que la société a besoin d’associations libres et de personnes
responsables sous le règne de la Justice et du Droit mais qu’elle n’a
pas besoin de bergers comme les moutons ou de professionnels de la
profession comme le cinéma. Le social n’a pas besoin de sommet.
En particulier, le social n’a pas de besoin de ce sommet tellement prévisible dans ses passages obligés.
Il y a d’abord des syndicats de salariés ne représentant qu’environ 8% des salariés.
Cela ne semble visiblement toujours pas déranger grand monde parmi les
commentateurs analysant avec sérieux les moindres déclarations de leurs
dirigeants. A partir de quel niveau est ce que l’on cessera de faire
semblant que nous ne sommes pas en Allemagne ? 5% des salariés ? 2% des
salariés ?
Il y a une flopée d’organisations patronales pas
davantage représentatives des entrepreneurs que les syndicats le sont
des salariés, surtout occupées à obtenir des privilèges ciblés
(subventions, aides, niches, protectionnisme) pour leurs membres les
plus influents.
Et puis, il y a une classe
politique bavarde définissant avec désinvolture les soins, la retraite,
les contrats de travail, la formation etc… à la place et avec l’argent
d’individus captifs.
Ils construisent des nouvelles usines à
gaz avec des titres pompeux en prenant surtout garde à éviter tout ce
qui pourrait limiter leur Pouvoir, tout ce qui pourrait redonner de la
souveraineté aux individus. Ils vont beaucoup s’entre-féliciter de la
légitimité qu’ils s’entre-accordent en apesanteur et aux avancées qu’ils
auront fait entre eux. Les syndicats écriront des lois et l’Etat-nounou
définira les contrats des salariés dans une confusion applaudie comme
le summum de la démocratie.
Au final, tous ces gens là vont limiter
les échanges, les actions et les relations de dizaines de millions
d’autres qui auraient prévenu les problèmes bien amont qu’ils se
produisent.
Ce sommet, comme presque toujours lorsque le mot
social apparait, va abimer la société et limiter par la contrainte de
l’Etat-nounou et de ses commandements la capacité des individus à
résoudre leurs problèmes.
A l’issu de ce sommet, vous allez recevoir
des nouveaux commandements ou disposer d’un peu moins de vos ressources
alors que vous étiez les seuls à savoir comment agir, avec qui vous
associer ou comment échanger. Les seuls à savoir comment nouer des
meilleures relations. Les seuls à pouvoir améliorer la société.
Ce sommet, comme presque toujours en France lorsque le mot social apparait, va abimer la société.
Ce sommet est antisocial au vrai sens du mot. Et ça ne donne pas envie de rallumer la radio.
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