TOUT EST DIT

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vendredi 6 juillet 2012

La craie et le tableau


Le grand amphithéâtre de la Sorbonne pour lancer la concertation sur l'École ! Le gouvernement n'a pas lésiné sur l'endroit pour donner le caractère le plus solennel qui soit à cette refondation de l'École de la République annoncée comme un chantier prioritaire par le chef de l'État. Alors que sont proclamés aujourd'hui les résultats du bac, il fallait donner une dimension à un parcours qui, de la maternelle à l'université, réserve pour beaucoup plus d'obstacles que de sprints parfaits.
C'est la réflexion des experts et de tous les acteurs du système éducatif qui doit être le terreau capable de nourrir le projet de loi d'orientation et de programmation promis par le nouveau gouvernement. S'il est utile de faire un diagnostic, il est indispensable de le dépasser pour proposer des solutions alternatives à même de corriger les faiblesses identifiées et les insuffisances constatées.
Un simple discours syndical ne peut y suffire. S'il n'y a pas d'audace, il n'y aura pas le sel et le poivre capables de pimenter les échanges, donc de faire bouger les lignes. La réussite pour tous ne doit pas être un slogan commode. Placer les élèves au cœur de la refondation ne peut pas être une posture clientéliste. En outre, on ne peut pas décréter un système éducatif juste. Il doit apporter la preuve qu'il l'est par les résultats que les élèves obtiennent. Enfin, la formation des personnels et leur place dans la vie de la cité ne se règlent pas par deux ou trois formules bien léchées. On mesurera vite si cette démarche de concertation n'est pas conduite dans la précipitation et si elle n'est pas une machine mise en route pour se donner bonne conscience.
Il est patent que l'effort doit porter sur l'école primaire. Le socle commun des connaissances et la manière de maîtriser les savoirs indispensables pour mener une scolarité fructueuse sont deux sujets qui ne peuvent pas être biaisés. Ce qui oblige à se poser la question des outils à utiliser dans un monde conquis par le numérique, où la place de l'image dégrade souvent l'écrit dont on finit par sous-estimer le rôle irremplaçable pour donner de la cohérence aux apprentissages. Espérons que ce temps d'échanges et de réflexions sera un authentique bouillonnement intellectuel. Le plus dangereux serait de rafistoler ce qui est déjà bien usé.

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