Le Conseil des ministres examine ce mercredi le projet de loi de finances rectificative, qui corrige celui voté fin 2011 par le précédent gouvernement. Au total, Jean-Marc Ayrault prévoit plus de 7,2 milliards d'euros de hausses d'impôts pour 2012 et 6,1 milliards pour 2013. Les résidents étrangers, les grandes entreprises et les riches contribuables sont en première ligne. Pareille stratégie vous semble-t-elle appropriée ? Au final, qui va réellement payer ?
De fait, la stratégie poursuivie par les socialistes n'est pas appropriée, parce que l'effort est très mal réparti entre l'augmentation des recettes et les diminutions des dépenses. Il faudrait jouer davantage sur les diminutions des dépenses, et par ailleurs relocaliser les recettes, de manière à ce qu'elles pèsent moins sur les salariés.
La TVA sociale sera supprimée, les dividendes versés par les entreprises seront taxés à 3%, les contributions sociales sur les stock-options passeront de 22 à 40%, et la taxe sur les transactions financières sera doublée. Ne s'agit-il pas de mesures directement dommageables pour la création d'emplois et la performance économique de nos entreprises ? Ne risquent-elles pas de pénaliser le nécessaire retour à la croissance ?
On est donc en présence d'un texte qui est à la fois désincitatif, défavorable aux salariés, et pénalisant pour la compétitivité de nos entreprises. Par conséquent, ce dernier ne peut être favorable à la croissance, et donc à la création d'emplois.
Selon le rapport préparatoire du débat d'orientation des finances publiques, la dépense publique ne progressera que de 0,8% par an sur le quinquennat, soit une hausse de 4% à la fin du mandat. Un chiffre rabaissé suite à la baisse de la prévision de croissance (0,3% pour 2012 et environ 1,2% pour 2013). Pourtant, d'après certaines projections économiques, la pente naturelle des dépenses conduirait à une augmentation des dépenses publiques d'au moins 2% par an en volume (compte tenu du vieillissement de la population, des dépenses maladie, etc.). Le gouvernement Ayrault va-t-il devoir réaliser de nouvelles coupes dans les dépenses publiques et sociales pour tenir ses engagements ?
Parallèlement aux efforts supplémentaires demandés aux Français, le budget rectificatif supprime la prise en charge par l’État des frais de scolarité des enfants français inscrits dans un établissement français à l'étranger, l'exonération de charges sociales sur les heures supplémentaires... Les groupes pétrolier devront, eux, s'acquitter d'une taxe exceptionnelle de 550 millions d'euros, qui pèsera sur les prix des carburants à la pompe. Nous l'avons déjà abordé, mais cela peut être précisé, ne s'agit-il pas d'une série de mesures qui portera un coût fatal au pouvoir d'achat des Français ?
Dans ce budget rectificatif, il y a plus de 7 milliards d'euro de recettes pour seulement 90 millions non pas d'économies, mais de dépenses réaffectées, prises au tiers à notre budget de la Défense. Je le répète, ce gouvernement a un problème de curseur entre économies et impôts supplémentaires ! Ce dernier étant très mal placé.
Paradoxalement, le relèvement de 2% du SMIC depuis le 1er juillet coûtera à l’État et aux administrations publiques 500 millions d'euros en 2012, "300 millions d'euro l'année prochaine" et "au total sur la mandature 1,2 milliard", a précisé le ministre du Budget Jérôme Cahuzac. Sachant que cette hausse du SMIC est annihilée par une hausse des cotisations, pourquoi le gouvernement Ayrault s'inflige-t-il des dépenses supplémentaires ?
L’Éducation s'est vue attribuer 89,5 millions d'euro de crédits supplémentaires
en 2012 pour financer les recrutements prévus à la rentrée, en
particulier les 1 000 postes de professeurs dans le primaire et les 500
assistants de prévention et de sécurité. Était-ce une priorité ou
valait-il mieux engager une réforme globale de l’Éducation nationale,
sur le modèle scandinave ou allemand ?
Le gouvernement sera bien embêté pour recruter dans le secondaire en 2013, puisqu'il n'y a pas assez de candidats. Notre intuition, celle évoquée pendant les campagnes du Printemps, selon laquelle la priorité était de mieux rémunérer les enseignants plutôt qu'en recruter davantage est une réalité qui va mordre à la rentrée 2013, car le gouvernement ne pourra recruter des enseignements supplémentaires du secondaire, sachant que les candidats manquent.
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