"Il y a plus de 16 millions de Grecs dans le monde. Des Grecs qui aiment leur pays et qui sont prêts à l'aider, mais pas à travers le gouvernement", affirme Peter Nomikos, l'entrepreneur grec de 33 ans qui a fondé l'organisation non lucrative "Greece Debt Free" (GDF). Selon ce jeune diplômé de Princeton, les Grecs habitant à l'étranger peuvent mettre fin aux problèmes financiers d'Athènes. "Les Grecs ne sont pas de bons citoyens", avoue-t-il, "mais par contre ils sont très patriotiques, et si la crise de la dette devenait une question de patriotisme, les Grecs seraient prêts à aider leur pays".
L'objectif de "Greece Debt Free" est donc à la fois simple à expliquer et ardu à réaliser : effacer la dette grecque. "Les titres grecs sont très dévalués sur les marchés financiers", explique Peter Nomikos, "par exemple, acheter mille euros de bonds grecs coûte environ 120 euros". Paradoxalement, ce qui est un véritable fléau pour le gouvernement grec, devient un avantage pour les partisans de "Greece Debt Free". Acheter la dette grecque, cela n'a jamais été aussi agréable !
"Greece Debt Free n'est qu'une machine transparente : nous recevons les dons des internautes et, presqu'en direct, nous achetons les bonds grecs sur les marchés financiers", explique l'entrepreneur grec. Le fait que les titres grecs soient énormément dévalués rend le processus encore plus efficace: "chaque euro donné, contribue à baisser la dette grecque de 8 euros", souligne M. Nomikos.
Un mouvement qui prend de l'ampleur
En ces temps de crise généralisée, une générosité si grande est improbable. Voilà pourquoi Peter Nomikos a déjà commencé à regarder autour de lui, pour embarquer dans l'aventure d'autres philanthropes aisés. Le premier à soutenir "Greece Debt Free" a été, il y a à peine quelques jours, le président du club de foot grec "Olympiacos", Vangelis Marinakis. "Vangelis m'a dit oui tout de suite", raconte M. Nomikos, "il a payé la part de dette qui correspond à ses 55 employés". Le GDF a pu ainsi acheter plus d'un million d'euros de dette grecque.
En outre, après avoir été interviewé par "The Financial Times", Peter Nomikos gagne de plus en plus de popularité. La page Facebook de "Greece Debt Free" compte plus de 12 000 supporters et le nombre ne cesse d'augmenter.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire