D'un point de vue objectif, l'influence tangible de la météo sur nos humeurs a maintes et maintes fois été prouvée. Ainsi, on a défini le terme de «dépression saisonnière» pour parler des pics de déprime observables notamment dans les pays du Nord au moment des longs hivers. «La diminution du temps d'exposition à la lumière a de réelles répercussions sur notre humeur, explique le Pr Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d'addictologie à Paris 7, qui a publié Changer… en mieux (Éditions Plon). Nous avons réellement besoin d'une dose minimale de lumière pour aller bien au niveau de l'humeur». Autre impact d'un temps sans soleil: nos rythmes biologiques veille/sommeil ont tendance à se désynchroniser. Le matin, des difficultés à se réveiller sont fréquentes car la production de cortisol n'est pas stimulée. Et des envies de dormir, l'impression d'être fatigué sont aussi induites par l'ombre généralisée. «On peut alors parler d'un véritable jet-lag psychologique se superposant à la désynchronisation biologique», ajoute le Pr Michel Lejoyeux.
Oser des activités nouvelles
Par ailleurs, de nombreuses études démontrent que nos comportements ont tendance à se modifier sous l'influence du climat: le Pr David Strohmetz, de l'université de Monmouth, a ainsi observé que les clients d'hôtels donnent des pourboires plus importants aux grooms qui leur annoncent le beau temps dehors. Cette générosité s'expliquerait selon lui par le désir des clients de garder, en «l'achetant», leur bonne humeur générée par le soleil. Cependant, le beau temps n'est pas toujours facteur de bonnes actions: les suicides, par exemple, sont en nombre croissant les mois d'été. Voir les autres s'épanouir peut en effet renforcer les sentiments négatifs des personnes dépressives qui, stimulées par l'énergie du soleil, décident d'en finir et de passer à l'acte.En définitive, selon le Pr Michel Lejoyeux, nous avons surtout besoin, pour notre équilibre psychique, d'alternance météorologique. «Ce qui pèse sur le moral, ce sont ces pensées catastrophistes qui nous laissent croire que nous allons avoir une longue période de temps identique, explique-t-il. Ce qu'on peut appeler une «vision tunnelique» du climat, et celle-ci est toute aussi pénible à envisager qu'il fasse très chaud ou qu'il pleuve». Pour pallier à ce blues, et ne pas se laisser contaminer par la routine météorologique, une méthode selon lui: oser des activités nouvelles, pour éprouver des sensations renouvelées, et infuser cette variabilité dont nos humeurs ont tellement besoin.. quel que soit le temps dehors.
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