TOUT EST DIT

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dimanche 24 juin 2012

Premier sondage européen sur la crise de la zone euro

Mettre face à face les citoyens d’Europe et leurs dirigeants. Et les réponses des électeurs des quatre pays les plus concernés par la crise des dettes sous le projecteur de quatre grands médias européens : le Bild am Sonntag, deuxième "bible" du dimanche de dix millions d’Allemands, le quotidien conservateur madrilène ABC, et le Corriere della Sera, premier quotidien d’Italie.
À l’initiative de ce projet, avec notre partenaire, l’Ifop-Fiducial, au lendemain du vote grec, à trois jours d’une nouvelle rencontre Merkel-Hollande à Paris, qui se tiendra la veille du grand sommet européen de Bruxelles. Là où devront se préciser les mécanismes de la fameuse "solidarité financière" entre les États et les banques.
Les chiffres que nous publions sont déstabilisants : plus des trois quarts des sondés dans chacun des quatre pays estiment que la Grèce ne pourra pas rembourser. Les Espagnols et les Italiens affichent cependant leur différence : 44% des premiers et 56% des seconds pensent malgré tout que l’Europe peut aider la Grèce à s’en sortir, comme si c’était ce qu’ils souhaitaient pour eux-mêmes. Selon Frédéric Dabi, directeur des études d’opinion de l’Ifop-Fiducial, "les Italiens et les Espagnols montrent très clairement leur peur d’être les prochains sur la liste". Mais le verdict est alarmant en cas d’échec. Si la Grèce se retrouve en défaut de paiements, alors oui, il faudra qu’elle soit exclue de la zone euro. En tête des partisans de l’exclusion, les Allemands (78%), les Français (73%), mais également un Italien et un Espagnol sur deux.
À tous ceux qui, en France, pensaient que nous étions devenus les porte-parole du "Club Med" pour faire payer à l’Allemagne les politiques inconséquentes des Latins, les chiffres démontrent que les Français sont aussi lucides que leurs voisins d’outre-Rhin. Quitte même à faire preuve de sévérité. Pour autant, à la question de savoir si les opinions publiques dans nos quatre pays sondés souhaitent revenir à leur monnaie nationale, seule l’Allemagne se détache avec 39% de oui, un score inchangé par rapport à l’an passé, ce qui prouve que, pour les Allemands, les péripéties grecques et la dérive des banques espagnoles n’ont pas fondamentalement changé la donne. Dans les trois autres pays, l’attachement à l’euro reste très fort, c’est ce qui console les personnalités que nous avons interrogées. Qu’il s’agisse du nouveau ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, ancien partisan du "non" au traité de Lisbonne, de Michel Barnier, commissaire européen, qui veut saisir l’opportunité de la crise pour aller vers plus de fédéralisme, ou de Jacques Attali, convaincu que davantage de pédagogie et de courage politique parviendront à nous faire échapper au chaos.
Regards européens sur la crise de la zone euro

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