dimanche 24 juin 2012
Plus si verts
En matière environnementale, le gouvernement se met aussi au recyclage,
avec un deuxième ministre de l'Écologie en moins de deux mois. Exit
Nicole Bricq. Bonjour Delphine Batho, exfiltrée du ministère de la
Justice. Considérée comme sérieuse et bûcheuse, cette dernière est plus
connue pour ses compétences sur les questions de sécurité que pour sa
fibre écologiste. Et cette proche de Ségolène Royal doit, de fait,
surtout sa promotion à la nécessité de régler les incompatibilités
d'humeur avec Christiane Taubira, son ex-ministre de tutelle... et à la
volonté de conforter la présidente de Poitou-Charente après son échec à
La Rochelle. En prenant la décision d'attribuer le portefeuille de
l'écologie à un(e) socialiste, le gouvernement marquait sa volonté de «
dé-ghettoïser » la question environnementale et d'en faire un sujet
prioritaire. Là, il donne un signal inverse. Effet renforcé par le
camouflet subi par Nicole Bricq sur la question de la reprise des
forages pétroliers au large de la Guyane... Pour autant, les écologistes
ne sont pas exempts de reproches. Paradoxalement, le renforcement
d'Europe Écologie à l'Assemblée pourrait se traduire par une diminution
de leur singularité. Leur « liberté de vote » est déjà remise en cause.
Et les propos de Daniel Cohn-Bendit, hier dans Libération, déplorant
l'arrivisme des leaders verts, pour vachards qu'ils soient, n'en mettent
pas moins l'accent sur l'institutionnalisation accélérée du mouvement,
soupçonné d'avoir vendu son âme contre un plat de lentilles, même pas
bio. Pour Pascal Durand aussi, qui succède à Cécile Duflot, ce week-end,
le plus dur commence...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire