mardi 26 juin 2012
Le Sapeur Camembert, grand précurseur de Keynes et des obsessionnels de la relance
Apparemment notre nouveau Président a
trouvé la solution à la crise Européenne, solution qui jusque là avait
échappé à tout le monde et surtout aux Allemands.
Il nous faut emprunter plus par
l’intermédiaire d’organisations qui pour l’instant ont encore des bilans
relativement sains du style de la Banque Européenne d’Investissements
et se lancer avec cet argent dans des investissements massifs, du type,
toutes qui ne mènent nulle part ou ponts qui ne servent à rien.
Notre Président veut réinventer les ateliers nationaux qui avaient piteusement échoué en…1848, ce qui donne une idée de la modernité de sa pensée et cela à l’époque de l’économie de la connaissance.
On est émerveillés…
C’est
bien entendu ce que font les Japonais depuis vingt ans et les
Américains depuis l’arrivée de monsieur Obama, avec les succès que
chacun peut constater. Nos élites ne se rendent pas compte que
la crise actuelle n’est pas une crise de sous consommation comme ils le
pensent, mais une crise de la surconsommation étatique financée par un
excès de dette. Nous souffrons d’avoir un Etat dont le poids
est trop lourd et qui pour se financer emprunte de l’argent que nos
enfants devront rembourser.
Chacun sait que la
dette n’est que de l’impôt différé et que la marque d’une Démocratie est
que l’impôt est voté par ceux qui vont devoir le payer. Nous collons
cependant des impôts énormes (par l’intermédiaire de la dette que nous
allons leur laisser) sur nos enfants ou nos petits enfants sans qu’ils
aient pu les voter, ce qui est la marque non pas d’une démocratie, mais
d’une démagogie dont le seul but est que la génération actuelle, celle
qui vote, ne souffre en aucun cas de ses incontinences.
Voila qui est déjà insupportable.
Mais
il y a pire : nos dirigeants font cela en prétendant qu’ils sont
compétents et qu’ils savent ce qu’ils font parce qu’ils ont été dans des
écoles où on leur a enseigné le Keynésianisme, merveilleuse doctrine
économique qui soutient que pour faire de bonnes récoltes, il est
nécessaire de bouffer les semences avant même de les avoir mis en terre
et qu’il suffit ensuite d’emprunter à son voisin qui lui a semé en temps
et en heure de quoi se nourrir et que ce faisant ils font le bonheur du
voisin qui sans cela n’aurait eu personne à qui vendre sa récolte. Ici
je suis injuste (ce qui est le crime suprême d’après notre Président) :
On peut aussi non pas lui emprunter de l’argent, mais
simplement le lui voler en le taxant a mort, ce qui est une solution qui
permet à la justice fiscale de s’exercer pleinement.
On voit la profondeur de l’analyse et à quel point la fourmi avait tort et la Cigale raison.
Mais
enfin, voila ce que l’on enseigne dans nos grandes écoles, ce qui
suffit sans doute à expliquer le marasme invraisemblable dans lequel se
trouve notre pays qui a à peu prés tout pour réussir, sauf bien entendu
des gens compétents et courageux à sa tête.
Mais
pour rétablir la vérité historique il faut rappeler ici un point
important : cette théorie développée par Lord Keynes dans les années
trente avait déjà été mis en lumière par le Sapeur Camembert, célèbre
économiste Français de la fin du XIX siècle et à qui Keynes a beaucoup
emprunté sans jamais cependant reconnaître sa dette intellectuelle.
Ce grand homme, fort modeste, avait été chargé par
son caporal de creuser un trou pour y enfouir des ordures. Ayant creusé
son trou et y ayant mis les déchets, notre économiste déjà socialiste
(sans le savoir) se retrouva devant un nouveau problème : que faire du
tas de terre, conséquence logique du trou maintenant comblé ?Comme son
caporal passait par là, la question fut posée. La réponse, fort simple
fut bien sur de creuser un autre trou pour y déposer la terre et d’aller
passer quatre jours au poste de police pour avoir importuné son Caporal
avec des questions stupides.
La solution au problème de la dette nous dit le caporal Moscovici est de creuser un autre trou. Il fallait y penser !
Chacun
peut donc voir que les nouvelles équipes qui viennent d’arriver au
pouvoir ont parfaitement intégré les théories économiques du sapeur
Camembert, revues et améliorées par Keynes, ce qui j’en suis sûr va
pleinement rassurer le lecteur…
Le même
lecteur sera d’autant plus confiant si je lui dis que je n’ai jamais pu
trouver la moindre trace d’une politique Keynésienne qui ait marché dans
la réalité, jamais, nulle part et ce pour toutes les raisons que j’ai
longuement expliqué dans « l’Etat est mort ,vive l’état… »
Je
ne doute pas que notre Président ne soit un homme aussi un homme
modeste, mais comme avait lancé Churchill a qui quelqu’un avait dit
qu’Attlee (son rival en politique) était un homme modeste: « Il a
d’excellentes raisons d’être modeste»
Bref,
compte tenu du niveau Camembérien de ce qui passe pour un raisonnement
économique en France, il va me falloir essayer d’expliquer en termes
suffisamment simples ce dont nous souffrons pour que même nos élites
puissent comprendre, au cas fort improbable ou elles se poseraient des
questions sur leur compétences et chercheraient des avis à l’extérieur
(on peut toujours rêver) ou tomberaient par hasard sur ces lignes (re-on
peut toujours rêver)
Je vais devoir procéder tout doucement pour ne pas les perdre en route, que le lecteur normal m’en excuse.
1.Le
poids de l’Etat Français dans l’économie ne cesse de monter depuis 1970
au point aujourd’hui ‘hui ce poids représente 56 % du PNB.
2.Toute
hausse du poids de l’Etat dans l’économie déclenche un ralentissement
du taux de croissance structurel de cette économie, ce qui fait baisser
les recettes fiscales.
3.Hausse des dépenses,
+baisse des recettes = déficit budgétaire en hausse perpétuelle, lequel
ne peut donc être financé que par l’émission de dettes.
4.Quand
la dette atteint à peu prés 100% du PNB, si les taux d’intérêts sont à
3 %, cela veut dire que le service de la dette consomme à peu prés
l’accroissement de richesse attendu (3 % par an, si on est socialiste,
1.5 % par an dans la réalité)
5.A ce point du
processus, (je dois demander au lecteur de se concentrer car c’est la ou
nos élites cessent de comprendre), il se passe un phénomène curieux :
Toute la croissance du PNB va au service de la dette passée et si cette
dette passée est détenue par des étrangers, cela veut dire que le
pouvoir d’achat du travailleur Français de base ne peut que stagner ou
baisser.
6.Si par hasard et par malheur nos élites continuent à
distribuer des prébendes non gagnées du style réduction de l’âge de la
retraite, alors nos taux d’intérêts peuvent monter brutalement comme
l’ont montré les exemples Grecs , Espagnols ou Italien, et nous rentrons
alors dans une trappe à dettes. Si ces taux doublent en raison de la
défiance qui s’installe, cela veut dire que le pouvoir d’achat du
Français moyen devra baisser d’environ 3 % par an jusqu’ à ce que la
dette soit remboursée ou à tout le moins stabilisée.
7.L’économie rentre alors en dépression.
8.C’est en général à ce moment la que le FMI prend ses billets pour le pays en question et loue des bureaux sur place.
Nous sommes en train d’arriver au point numéro 6, en route vers le 7 ou l’Espagne et l’Italie nous ont déjà précédés …
Pour
nous sortir du guêpier dans lequel nous nous sommes fourrés tous seuls,
il y a en général deux stratégies et deux seulement.
•Celle du FMI, basée sur une vision comptable des choses, qui a toujours et partout échoué.
•Celle de l’économie de l’offre, qui a toujours et partout réussi.
Commençons
par le FMI : Les recommandations sont toujours les mêmes : il faut
augmenter les impôts sur le secteur privé et mettre des fonctionnaires à
la porte tout en diminuant le salaire de ceux qui restent, en
maintenant des taux d’intérêts élevés pour tenir le taux de change. Ce «
policy mix » de politiques budgétaires et monétaires restrictives
accompagnées par un taux de change surévalué a été essayé souvent dans
l’histoire et a toujours conduit à une dépression (voir la Grèce,
l’Espagne ou l’Italie en ce moment, ou la France et l’Allemagne en 1934
)
Continuons avec la politique de l’offre. Comme
la croissance ne vient que de l’action des entrepreneurs, il faut leur
redonner des espaces de liberté pour renouer avec cette croissance qui
avait disparue. Cela se fait d’habitude en laissant les taux de change et d’intérêts trouver leurs niveaux d’équilibre
(ce qui rend nos entrepreneurs compétitifs vis-à-vis du reste du
monde), tout en déréglementant les secteurs ou l’Etat est et n’a pas
grand-chose à faire.
L’exemple type d’une
politique de l’offre qui a réussi est celui de la Suède (pays
représentatif de l’ultra libéralisme comme chacun le sait) après sa
faillite en 1992, qui a déréglementé et privatisé son système éducatif,
l’hôtellerie dans les hôpitaux, ses systèmes de retraite et tous ses
transports en commun. Moyennant quoi la Suède vingt ans après est en
excédent des comptes courants, a des excédents budgétaires et a réduit
sa dette en 20 ans de 90 % a 30 % du PNB tout en connaissant un quasi
plein emploi et en empruntant à des taux inférieurs à ceux de
l’Allemagne.
Comme l’Euro nous interdit de
trouver notre niveau d’équilibre sur le taux de change, il nous sera à
l’évidence impossible d’avoir des taux d’intérêts bas, qui ne sont que
la conséquence d’une monnaie sous évaluée, ce qui ne peut arriver avec
une monnaie surévaluée.
Cela veut dire que notre pays va rentrer dans une
trappe à dettes et de là en dépression, à moins bien sur que le
Frankenstein qu’est l’Euro ne disparaisse dans les mois qui viennent et
que le marché ne triomphe à nouveau, ce qui finira bien par arriver.
Mon message pour nos chères élites est donc tout simple .
1.Nous sommes dans le long terme et Keynes est mort il y a bien longtemps.
2.Ce que vous avez appris à l’école n’a jamais marché.
3.Embaucher des fonctionnaires ne crée aucune croissance.
La
seule chance pour notre pays est que vous réduisiez les coûts de
fonctionnement de notre Etat, tout en laissant ceux qui savent créer de
la valeur (les entrepreneurs) agir.
Ce
qui veut dire qu’il faudrait songer à faire rentrer tous les
entrepreneurs qui ont fui à l’étranger pour exercer leurs talents , par
exemple en supprimant l’impôt sur la fortune tout en taxant lourdement
ceux qui ne prennent pas de risques (les fonctionnaires) et en détaxant
massivement ceux qui en prennent (les entrepreneurs).
C’est la ou je mesure mon optimisme permanent.
Pas une seule personne raisonnable ne pense que ce scénario a la moindre chance de se produire et pourtant il est inévitable.
Les
trimestres qui viennent vont être passionnants et je souhaite beaucoup
de réussite au Parti qui va être directement et totalement responsable
de ce qui va se passer en France dans les années qui viennent,
c’est-à-dire au Parti Socialiste. Il va devoir faire exactement le
contraire de ce que pourquoi il a été élu.
Voila qui va être passionnant à observer.
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