samedi 9 juin 2012
Dimanche, votez !
Une non-campagne d’un mois : à croire que l’élection de François
Hollande le 6 mai a agi comme un assommoir, vidant les esprits et
réduisant l’intérêt de cette bataille électorale à la question, certes
cruciale, des alliances et plus encore de leur refus. La droite
parlementaire semble dans son immense majorité avoir pour souci
principal le rejet de tout rapprochement, de tout désistement en faveur
du Rassemblement bleu marine, ce qui à la fois prépare sa propre défaite
et minimise les chances du « Front national » (peut-on encore l’appeler
ainsi ?) d’envoyer plus qu’une poignée d’élus à l’Assemblée…
Cela a fait dire à Florian Philippot – prudent sur le nombre de
députés espéré par le FN et ses alliés – qu’un élu du mouvement « vaudra
50 ou 100 fois » un élu de l’UMP ou du PS. Ce qui est vrai – mais faites le calcul, l’ambition est désormais modeste.
Une non-campagne : l’abstention pourrait atteindre près de 40 %,
reflétant à la fois une lassitude des électeurs après la présidentielle,
un certain fatalisme d’un côté comme de l’autre, l’idée que tout est
gagné d’avance ou que tout est perdu, selon. Il y a aussi le nombre
considérable de candidats, plus de 6 000, et le fait qu’il faut
réellement, dans chaque circonscription, souvent redécoupée, aller
chercher ce qu’ils racontent, chacun, et même à quel mouvement ils se
rattachent. Souvent, seule la presse locale y est d’un quelconque
secours.
Même le Rassemblement bleu marine n’échappe pas à ce flou, puisque
son site présente la photo et le nom des candidats sans la moindre
biographie, avec une lettre de candidature identique.
Pourtant le scrutin revêt une grande importance : il s’agit de
savoir si, oui ou non, François Hollande disposera d’une sorte de
majorité universelle qui couvre la plupart des échelons politiques, la
culture, la justice et l’Education nationale étant par ailleurs
largement acquises à la gauche. Il s’agit de donner ou non l’Etat au PS
et de laisser celui-ci, ou non, gêné aux entournures sur le plan
économique, mettre en œuvre son ingénierie sociale digne de Zapatero. Il
s’agit de lui fournir les conditions, ou non, de donner à sa clientèle
privilégiée – les immigrés extra-européens non naturalisés – le droit de
vote, dès 2013, verrouillant durablement le résultat des élections
municipales pour les années à venir.
Dans cette situation, la « politique du pire » qui, aussi bien du côté de l’UMP
que du Rassemblement bleu marine, peut paraître intéressante avec la
débâcle où s’enfoncera nécessairement l’Etat-PS, histoire d’en ramasser
les dividendes en 2017, s’annonce plus que jamais comme la pire des
politiques. D’autant que la droite dans son ensemble paraît devoir
toujours devancer le PS et ses affidés.
Ici où là, le cordon sanitaire qui entoure le FN et ses alliés
craque. Jean-François Copé en est très marri : Roland Chassain, candidat
UMP dans la 16e des Bouches-du-Rhône, a ainsi virilement appelé dans Minute à s’entendre pour battre le socialiste Michel Vauzelle. Tout sauf ça, réagit Copé : « Ces
propos ne sont en rien les miens. Notre ligne a toujours été claire
concernant le FN : pas d’alliance et pas de discussion avec les
responsables du FN. »
C’est donc aux citoyens, aux électeurs de faire la différence. Au
service de la France, du bien commun et des lois naturelles élémentaires
dont l’irrespect crée des non-sociétés… Et que dans chaque
circonscription, autant que faire se peut, le meilleur soit en tête.
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