samedi 9 juin 2012
58% des Français estiment que le Front National devrait être représenté à l’Assemblée Nationale
Sondage Mediaprism/Atlantico : les
Français pensent également que Marine Le Pen (43%), Jean-Luc Mélenchon
(45%) et Eva Joly (29%) devraient figurer sur les bancs de l'Assemblée
Nationale. La proportionnelle semble donc valorisée.
Une assemblée nationale « idéale » qui n’est
sans doute pas celle qui sortira des urnes. Des députés « nationaux »
qui doivent rester proches de leurs territoires d’origine
Le
« vote de légitimité » exprimé par les Français à propos des partis
politiques est significativement différent de leur choix électoral. En
effet, partisans ou non, ils sont près de 6 sur 10 (58%) à estimer que
le Front National, tout comme Europe Ecologie Les Verts (58% également)
ou le Modem (59%) devraient être représentés à l’Assemblée Nationale.
Ceci malgré le score faible d’Eva Joly, ou décevant concernant François
Bayrou, le 22 avril dernier. La réalité sera sans doute différente avec
une probabilité non négligeable aujourd’hui que parmi ces 3 partis seul
EELV soit effectivement représenté, notamment via un groupe
parlementaire (15 députés minimum).
L’enquête
confirme également l’emprise et l’installation dans l’opinion du Front
de Gauche par rapport au Parti Communiste, à Lutte Ouvrière ou encore au
Nouveau Parti Anticapitaliste incarnés par Nathalie Arthaud et Philippe
Poutou lors de l’élection présidentielle. Les Français sont respectivement 50%, 43%, 29% et 25% à souhaiter leur représentation au sein de l’hémicycle.
Les
Français démontrent à travers cette réponse tolérance et maturité
politique qui les poussent à revendiquer la pluralité d’expression et de
courants de pensée digne selon eux de figurer au sein d’une Assemblée
Nationale représentative.
(Cliquez sur l'image pour agrandir)
Interrogés
sur une liste de personnalités politiques (hors ministres déjà en
fonction) pour constituer une Assemblée Nationale « à la carte »,
indépendamment des choix par circonscription ou même de leur candidature
effective aux élections législatives, les Français là aussi se
détachent de leur préférence partisane et dessinent une assemblée
plurielle et inédite. type Le « vote de légitimité » exprimé par les
Français à propos des partis politiques est significativement.
En tête, François Fillon aurait sa place à l’Assemblée Nationale pour 54% des Français interrogés. Il confirme là sa cote de légitimité politique et devance Jean-François Copé crédité d’un score de 35%.
Alain Juppé est l’autre grande figure de l’UMP dont la présence dans
l’hémicycle serait jugée comme légitime pour 50% des Français, suivi de
près par le grand perdant de la présidentielle, Français Bayrou, que les
électeurs verraient quand même tout à fait parmi les députés.
Finalement absent de la course à la mandature suprême, Jean-Louis Borloo
n’en reste pas moins présent et « apprécié », 45% des Français jugeant
qu’il aurait toute sa place en député de la République.
Si
la circonscription d’Hénin-Beaumont les départagera et n’en
sélectionnera qu’un, les Français de leur côté verraient bien les deux
opposants au sein de l’Assemblée. Respectivement, 45% et 43% estiment
que Jean-Luc Mélenchon ET Marine Le Pen auraient leur place sur les
bancs du Palais Bourbon.
A gauche,
Ségolène Royal (candidate affirmée et affichée au perchoir) confirme
« son retour » en devançant Martine Aubry avec 45% de Français estimant
qu’elle aurait sa place à l’Assemblée contre 40% pour la secrétaire
générale du Parti Socialiste. Du côté des écologistes, nous
notons également le retour de Nicolas Hulot, nettement préféré à Eva
Joly pour occuper une place parmi les députés, pour 40% des Français,
devant donc la candidate EELV à l’élection présidentielle et préférée en
sont temps lors de la primaire écologiste, créditée ici d’un score de
29% (Daniel Cohn-Bendit recueille pour sa part 35%).
Des scores qui démontrent le souhait de
représentation du courant écologiste à l’Assemblée Nationale, malgré la
faible performance de la candidate à la présidentielle. Dans cet
hémicycle à la carte, d’autres personnalités politiques se maintiennent
ou émergent, comme Dominique de Villepin, dont 36% des Français estiment
qu’il aurait toute sa place à l’Assemblée, Nicolas Dupont-Aignan (35%),
Olivier Besancenot (32% nettement préféré à Philippe Poutou, 24%).
D’anciens
ministres des gouvernements Fillon restent légitimes pour une partie
des Français, comme Rama Yade (39%), François Baroin (36%), Nathalie
Kosciusko-Morizet (35%), Rachida Dati (32%) ou Xavier Bertrand
(31%). Bertrand Delanoë (38%), Elisabeth Guigou (33%), Martin Hirsch
(32%) ou encore Jack Lang (31%), restent « des valeurs sures » à gauche
en terme de légitimité parlementaire.
Cette
enquête inédite révèle donc là aussi à travers cette question une
aspiration des Français pour une représentation plurielle des idées des
convictions et des personnalités à l’Assemblée Nationale, et ceci
indépendamment et au delà de leur propre opinion en tant qu’électeur.
63%
des Français déclarent s’intéresser autant aux élections législatives
qu’à l’élection présidentielle, et 29% moins s’y intéresser (8% s’y
intéresser davantage). Sans doute une implication un peu lassée après la
grande séquence présidentielle (et comme le montrent des estimations de
taux de participation, en deça du scrutin précédent). Certes conscients
de l’enjeu, ils sont 40% à estimer que les médias n’en parlent pas
assez, mais autant (41%) à considérer qu’ils en parlent « comme il
faut ».
Forts d’une certaine liberté de
penser, les électeurs déclarent avant tout aller voter « en fonction de
leurs convictions personnelles sans penser au gouvernement actuel ou au
rapport de force politique », pour 38% d’entre eux. Ensuite,
ils sont plus nombreux (28%) à aller voter pour « donner une majorité au
gouvernement actuel (que cela corresponde ou non à vos propres
convictions) » plutôt que pour « donner suffisamment de poids à
l’opposition pour qu’elle puisse jouer son rôle (que cela corresponde ou
non à vos propres convictions) » (21%). 13% enfin votent « en fonction
des personnalités et des programmes des candidats sur votre
circonscription, indépendamment du reste ».
Toutefois,
ils ne sont pas dupes, les Français savent bien que les députés sont
avant tout des hommes et des femmes de parti : 69% estiment que les
députés à l’Assemblée « agissent et votent selon les consignes de leur
parti politique » davantage qu’en fonction « des attentes et de
l’intérêt du territoire et des citoyens qu’ils représentent » (21%) ou
encore de « leurs convictions intimes et personnelles » (10%).
Dès
lors, le premier critère de choix des électeurs lors de ces élections
législatives est le parti politique d’appartenance des candidats (59%),
suivi, quand même, par « le projet et les idées » (50%).
(Cliquez sur l'image pour agrandir)
La
première qualité attendue des députés, pour 78% des Français, est celle
de l’écoute et de la proximité avec les habitants de la
circonscription. L’élection législative a bien cette particularité de
mandater des élus pour une action politique et réglementaire nationale,
mais non déconnectée pour autant des territoires dont ils sont issus. D’ailleurs,
dans les autres qualités testées, « l’expérience politique locale »
l’emporte sur « l’expérience politique nationale » (respectivement 46%
et 26%).
Une majorité de Français (56%) est d’ailleurs convaincue d’un député, même s’il siège à l’Assemblée Nationale, est également tout à fait important « pour agir et faire bouger les choses au niveau local ».
Sans
doute en raison de cette attente de représentants nationaux en prise
avec les préoccupations locales, les Français sont d’autant plus opposés
au cumul des mandats qu’ils concernent des mandats éloignés des
territoires (85% contre le cumul Député-Ministre ; 75% contre le cumul
Député-Président d’un conseil général, régional ou d’une communauté de
communes). Ils sont plus nuancés sur le cumul Député-Maire (51% contre ; 37% pour ; 12% indifférents).
Méthodologie :
Échantillon de 1 238 personnes, représentatif de la population
Française âgée de 18 ans et plus, interrogés du 5 au 7 juin, par
questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web
Interviewing). Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge,
catégorie socioprofessionnelle, catégorie d’agglomération et région.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire