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dimanche 15 janvier 2012

S&P s'explique : l'Europe n'est pas à la hauteur de la crise

La gouvernance en Europe n'est pas à la hauteur de la grave crise qu'elle traverse, et justifie les abaissements des notes souveraines de plusieurs des pays qui la composent, a expliqué samedi l'un des responsables de Standard and Poors.
"L'environnement politique dans la zone euro n'a pas été à la hauteur des défis croissants engendrés par la crise." La raison invoquée par Standard & poor's pour asséner à l'Europe son pire camouflet économique a le mérite d'être claire. La gouvernance en Europe n'est pas à la hauteur de la grave crise qu'elle traverse, et justifie les abaissements des notes souveraines de plusieurs des pays qui la composent, a ainsi expliqué samedi l'un des responsables de l'agence de notation américaine.Revenant sur le sommet européen du 9 décembre, où les Européens ont annoncé plusieurs décisions dont celle de conclure un "pacte budgétaire" destiné à mieux contrôler les finances publiques, Moritz Kraemer, chargé de la notation des Etats en Europe auprès de l'agence de notation américaine a estimé décevant ses résultats. "Le sommet n'a pas abouti à une percée (...) à une solution suffisante à la fois en termes d'impact et dans son champ d'application", a-t-il jugé lors d'une conférence téléphonique organisé au lendemain de la décision de SP d'abaisser les notes de neuf pays européens, dont la France qui a perdu son triple A, la meilleure note possible.

Les risques en zone euro restent élevés, a-t-il souligné, jugeant la probabilité d'une récession en 2012 de l'ordre de 40%. SP table toutefois, comme de nombreux analystes, sur une amélioration lors du second semestre.   M. Kraemer a justifié la décison de l'agence de notation d'abaisser de deux crans des pays déjà fragilisés comme l'Italie, l'Espagne ou le Portugal, en expliquant que ces pays étaient "les plus vulnérables" dans un scénario potentiel d'aggravation de la crise. Le niveau des taux d'intérêt des emprunts d'Etat pour ces pays reste très élevé, même s'ils ont baissé récemment, et avec des besoins de financement très importants comme ceux de l'Italie (130 milliards d'euros d'ici avril et 300 milliards sur toute l'année), la situation est très tendue, a-t-il indiqué. "Le niveau actuel des taux", près de 7% pour les emprunts à dix ans italiens, "vont rendre les choses beaucoup plus difficiles", a-t-il averti.
La note du FESF en ligne de mire
Pour autant, SP "est tout à fait conscient des efforts de réforme entrepris par le gouvernement" de Mario Monti en Italie, mais encore une fois, ce pays comme d'autres en Europe, à l'instar du Portugal ou de l'Espagne, sont les plus fragilisés par les défaillances de la gouvernance européenne, a affirmé M. Kraemer. Une note positive quand même ? Standard and Poor's ne croit pas à l'éclatement de la zone euro, un scénario qu'elle n'a pas retenu au moment de décider d'abaisser la note de plusieurs pays européens. M. Kraemer s'est dit en revanche inquiet de la supension des négociations à Athènes entre la Grèce et ses créanciers privés, essentiellement des banques, n'écartant pas la possibilité qu'elles ne reprennent pas mercredi comme prévu.

Il a par ailleurs indiqué que Standard & Poor's rendrait "très prochainement" son verdict sur la notation du fonds de secours européen (FESF), expliquant que l'agence était "en train d'évaluer l'impact des dégradations" de vendredi sur ce fond. SP avait averti le mois dernier que le FESF, actuellement noté AAA, pourrait être dégradé d'un ou deux crans.

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