TOUT EST DIT

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samedi 5 mars 2011

Révolutions et contre-révolutions...


Face au double danger des oppositions islamistes et des rebelles pacifiques, les dictateurs n'ont pas dit leur dernier mot. D'après Khattar Abou Diab, enseignant à Paris-XI, les masses révolutionnaires du monde arabe sont partagées entre la jeunesse sincèrement démocratique branchée sur Facebook et des déshérités qui réclament seulement moins de pauvreté ou simplement un travail. L'Egypte n'aura bientôt plus assez de blé pour nourrir ses mégalopoles surpeuplées et explosives. Autre constat, aujourd'hui, on assiste à une révolution dans la révolution, tiraillée entre forces opposées : en Tunisie, les islamistes attendent des élections qu'ils espèrent gagner, et les communistes de l'UGTT se radicalisent par peur de les perdre. L'Egypte est prise en tenailles entre deux forces : les frères musulmans qui se réclament du « modèle turc » islamo-démocrate, et l'armée du statu quo. Au Yémen, on parle d'une possible scission du pays. Mais la contre-révolution est également en marche. En Libye, face aux fiefs islamistes de Jabal al-Akhdar, à l'est, Kadhafi achète les masses et les mercenaires. L'issue de la guerre civile libyenne sera déterminante. En Syrie, les révoltes ont été étouffées dans l'œuf, lorsque les blogueurs appelant à manifester ont été arrêtés grâce à leur adresse IP comme en Iran. La Syrie, Israël, l'Iran, le Maroc et l'Arabie saoudite forment désormais un axe contre-révolutionnaire paradoxal uni, prêt à tout pour maintenir le statu quo. Le roi saoudien a d'ailleurs essayé d'acheter Facebook pour 150 milliards de dollars ! Bizarrement, la télévision arabe Al-Jazira, basée au Qatar, qui a relayé toutes les révoltes, n'a pas commenté les manifestations dans les Emirats, en Arabie saoudite ou au Koweït. Or les révolutions pacifiques se nourrissent de la médiatisation. Ainsi, Barack Obama s'est bien gardé de soutenir la révolte chez son allié majeur, la dictature islamiste d'Arabie saoudite, où les sujets sont privés de liberté mais bien repus.

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