jeudi 6 octobre 2011
Primaire gagnante pour le PS…
Dimanche 9 octobre se déroulera donc le premier tour de la primaire socialiste. S’il faut en croire les sondages François Hollande devrait l’emporter haut la main. Mais certains techniciens des enquêtes d’opinion ajoutent toutefois que ces sondages leur semblent aléatoires. Incertains, parce que ceux qui iront vraiment voter dimanche prochain demeurent difficiles à identifier. Certaines enquêtes d’opinion annoncent entre deux et quatre millions de Français qui participeraient à cette primaire. Ces chiffres rendent les sondeurs dubitatifs. Ils ont beau redresser, aligner et recouper les courbes, leurs projections paraissent irréelles. Des sondages qui, en l’occurrence, tiendraient plus de l’escroquerie intellectuelle que de la rationalité ? Ou de l’intox ?
Indéniablement François Hollande bénéficie aujourd’hui d’un préjugé favorable. Face à Nicolas Sarkozy, il réalise dans les sondages les meilleurs scores de tous les candidats de gauche. Il est le seul à franchir la barre des 30 % quand l’actuel président de la République se réjouit d’avoir laborieusement dépassé de nouveau la ligne des 20 %, sous laquelle au printemps dernier il était descendu. D’un débat l’autre, François Hollande, esquivant les polémiques, a jusqu’ici réussi à donner l’image d’un déjà quasi-président se situant au-dessus de la mêlée. Mais sa principale rivale, Martine Aubry, en tant que première secrétaire du PS, dispose d’une majorité chez les militants socialistes, les enseignants et sans doute les Verts, ceux-ci ayant annoncé leur intention d’aller voter massivement dimanche pour soutenir la candidate qui s’est le plus fermement engagée sur la sortie du nucléaire. Le 9 octobre au soir, les forces militantes peuvent très bien créer la surprise et l’emporter sur le candidat des simples électeurs. Le dépit des partisans de François Hollande, déjà installés dans l’euphorie de la victoire, pourrait alors quelque peu gâcher la campagne à venir. D’autant qu’avec Martine Aubry, qui a conquis son poste de première secrétaire par tricherie, la suspicion est de mise. Même si l’on nous assure que de ce côté-là toutes les précautions ont été prises.
Montebourg, falsificateur de la « démondialisation »…
Pour l’instant le PS, dans son ensemble, a plutôt gagné cette primaire qui, au départ, paraissait hasardeuse. Elle lui a permis d’occuper le terrain de l’opinion et, malgré un déficit patent d’idées neuves et courageuses, de s’y implanter avantageusement. Négation du militantisme, cette formule convient néanmoins à notre société du spectacle. Et le battage médiatique fait autour des six candidats a permis au PS d’occuper le devant de la scène politique. Dans quelle mesure cette omniprésence sans contrepartie a-t-elle favorisé la victoire de la gauche aux dernières sénatoriales ?
Depuis lundi le PS semble s’être trouvé l’occasion d’un raffut médiatique supplémentaire. La journaliste politique Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande, aurait fait l’objet, selon un hebdomadaire, « d’une enquête policière, émanant de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPR) ». Ce que cette dernière dément. Hollande parle lui de « fichage et de manœuvres obscures ». La campagne présidentielle s’annonce de plus en plus fangeuse.
La (mini) surprise de dimanche soir pourrait aussi venir d’Arnaud Montebourg, faisant jeu égal avec Ségolène Royal, voire la dépassant. Le vocabulaire choisi par Montebourg fait mouche : protectionnisme, mise sous tutelle des banques, primauté de la politique sur la finance et bien sûr, sa « démondialisation », antidote à cette mondialisation « qui fabrique des esclaves au sud et des chômeurs au nord ». « Démondialisation » relève pourtant, dans sa bouche, de l’abus de confiance. Montebourg « démondialise » mais en même temps il prône l’immigration (papiers pour tous) et bien sûr refuse la préférence nationale qu’il perçoit comme le comble de la discrimination. D’ailleurs, pour conquérir l’électorat musulman, Montebourg est allé se faire adouber par le gouvernement algérien. Néanmoins, même prononcé par un escroc, le terme fonctionne auprès des Français, de plus en plus nombreux à s’inquiéter des ravages, y compris dans leur vie de tous les jours, de cette globalisation sans barrières. Même employé par un escroqueur de bulletins de votes, on vérifiera dimanche soir l’impact que ce terme, avec tout ce qu’il implique, notamment le rétablissement de nos frontières, a désormais acquis dans l’électorat de gauche. Alors que cette dernière, au nom de l’internationalisme, a toujours accompagné la mondialisation.
Borloo s’en va… Morin et Lepage débarquent
L’auto-sabordage de Jean-Louis Borloo réjouit évidemment François Bayrou qui retrouve ainsi son espace centriste plus vite que prévu. Car pour le reste il ne croyait pas à la candidature de Borloo : « L’Elysée ne le laissera pas faire », prévoyait-il. Et puis, « on ne peut pas avoir été un des principaux dignitaires du gouvernement et en même temps prétendre incarner une alternative ». Toutefois, à peine débarrassé de l’encombrant Borloo, voilà qu’un autre intrus débarque sur les terres centristes : Hervé Morin ! Mais Bayrou considère ce dernier comme quantité négligeable : « Il effectuera tout au plus un petit tour de piste… » Puis il ira sagement remiser son costume de clown blanc dans l’armoire à naphtaline ?
Puisque nous sommes dans le nanisme politique, signalons que l’ex « Juppette » Corinne Lepage, reconvertie depuis en écologiste, a annoncé mardi soir sa candidature à la présidentielle. Dont acte !
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