Hervé Gattegno, rédacteur en chef au "Point", intervient sur les ondes de RMC du lundi au vendredi à 8 h 20 pour sa chronique politique "Le parti pris".
Vous voulez revenir sur la question qui agite l'UMP et qui est posée ouvertement depuis la défaite de la droite au Sénat : Nicolas Sarkozy est-il forcément le meilleur candidat pour son camp ? Vous y répondez à votre façon : Sarkozy n'a pas le choix : il doit se représenter. Pourquoi ?
Vous pouvez quand même admettre que la question se pose : un sondage paru hier dans Libération montrait que 68 % des Français pensent qu'il sera battu s'il est candidat...
Raison de plus pour lui interdire de se défiler. Depuis son élection, Nicolas Sarkozy a perdu tous les scrutins intermédiaires et sa popularité a énormément chuté. Il a modifié certains points de sa politique, mais, globalement, il n'a pas tiré de conséquences de ces désaveux - il n'a même pas changé de Premier ministre. C'est la logique d'un système dans lequel le président n'est responsable que devant le peuple. Eh bien, pour aller au bout de cette logique, il doit permettre à ceux qui veulent le chasser de voter contre lui ; et aux autres de le soutenir. D'ailleurs, les sondages montrent que, tout affaibli et impopulaire qu'il soit, il y a toujours une majorité (relative) qui souhaite que N. Sarkozy soit candidat - peut-être pour avoir le plaisir de voter contre lui...
Vous ne pensez pas qu'il pourrait être trop déconsidéré, par exemple à cause des "affaires" ?
Les "affaires" peuvent être un handicap, mais sûrement pas un motif d'autocensure - rappelez-vous de Jacques Chirac : il a fait campagne en 2002 dans un grand bruit de casseroles et il a été réélu. Non, la seule chose qui peut empêcher le président de solliciter un deuxième mandat, c'est la maladie - ou la mort. Un scandale, s'il était très grave, ne lui interdirait pas d'être candidat, mais ça pourrait - théoriquement - lui interdire de rester... président ! La Constitution prévoit la possibilité d'une destitution en cas de "manquement incompatible avec l'exercice de son mandat". On en est très loin pour Nicolas Sarkozy. Donc, là aussi, ce sera aux électeurs de juger.
Est-ce qu'on a raison de dire, comme l'hebdomadaire Marianne, que N. Sarkozy est devenu un "boulet" pour son propre camp ?
C'est une position insolente et un peu perverse : c'est normal que les adversaires de Nicolas Sarkozy veuillent attiser les zizanies au sein de l'UMP. Ce qui est clair, c'est que dans l'électorat de droite ni Alain Juppé ni François Fillon ne peuvent rivaliser avec lui. D'ailleurs, on ne voit pas bien comment ils seraient de meilleurs candidats que lui puisqu'ils sont associés à sa politique et qu'ils n'ont pas le quart de son charisme. Puisque Nicolas Sarkozy est condamné à être candidat, Juppé et Fillon sont condamnés à le soutenir. Et puis pour 2017, la question est déjà réglée : il y aura des primaires, comme au PS. Et tout le monde pourra choisir.
Mimiso le 04/10/2011 à 14:45
Le Président "a fait le job"
On ne peut que lui reprocher d'avoir "fait le job" et en ces temps de crises, il l'a fait plutôt bien... En face en 2007 on avait Mme Royal, où en serait-on aujourd'hui ? Je n'ose y songer ! "Il a fait le job" avec des erreurs certes mais avec le courage de faire des réformes si difficiles qu'aucun homme politique n'avait osé faire depuis ces trente dernières années.
"Il a fait le job" alors rien que pour cela, je lui redonne un ticket, il reste tant à faire !
eurotunnel le 04/10/2011 à 14:44
Vive Sarkozy
Heureusement, depuis 2007 nous avons eu Sarkozy, et non Ségolène ni Bayrou, pour défendre la France dans un terrible contexte international. Sans doute a-t-il, au début de son mandat, commis quelques erreurs d'image, à commencer par l'arrêt au Fouquet's quand tous les journalistes attendaient de le voir se diriger vers l'Élysée. Mais on ne gouverne pas avec de l'image. Tout le monde sait que l'actuel régime de retraite, dans un pays où l'on gagne trois mois de vie tous les ans, n'est pas tenable et que, droite ou gauche au pouvoir, il faudra bien augmenter la durée du travail. Alors pourquoi ces manifestations délirantes ? Sarkozy a le courage de se représenter, les citoyens raisonnables voteront pour lui, il sera réélu.
Pégase le 04/10/2011 à 11:55
Pauvre France
Monsieur Sarkozy a peut-être perdu des batailles mais pas la guerre. Les affaires viennent à point, comme par hasard et sortent de ne je sais où mais sans aucune preuve, je pense que jusqu'ici, il n'a pas été jugé "coupable" et le pire, c'est qu'il est encore craint malgré tout ce qu'il subit. Les sondages le disent perdant, ses adversaires se réjouissent de cette défaite prématurée mais notre Président n'a pas dit son dernier mot et ceux et celles qui l'apprécient en tant que tel, le feront savoir au moment venu. Je n'arrête pas de dire : souvenons-nous Jospin et Ségolène Royal, les "chouchous des Français" ! A vrai dire, si j'étais à sa place, je laisserai le pouvoir à ceux et celles qui n'ont pas cessé de le salir car lui, seul, sait à quel point, c'est compliqué de gouverner cette grande dame, la France, de nos jours et que tôt ou tard les erreurs de ses successeurs qui promettent "la lune" avec tant de "naïveté électoraliste" exposeront les Français à se diviser davantage, créant des inégalités en privilégiant encore plus l'assistanat.
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