TOUT EST DIT

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mardi 4 octobre 2011

Grèce: qui aide qui?

En 2008, Sarkozy et Merkel promettaient de « moraliser le capitalisme ». Début 2009, après avoir touché des centaines de milliards de dollars au titre du sauvetage du système financier, les banques françaises et allemandes s’empressaient de les prêter. A la Hongrie, à la Grèce, à l’Italie, à des pays à risque.

Dus au risque, les taux d’intérêt élevés de ces prêts étaient garants de bénéfices rapides. Quant au risque encouru, le calcul des banques était clair: «les européens ne vont pas les laisser tomber, ils vont payer à leur place».

Octobre 2011, voilà qui est fait. Après la France, c’est à une large majorité que le Bundestag a voté le nouveau plain d’aide à la Grèce. Les voilà, les milliards pour rembourser les banques, françaises et allemandes, détentrices de 41% de la dette grecque!

Et demain? Un plan d’aide au Portugal dont 48% de la dette est aux mains des banques françaises et allemandes? Et à l’Espagne, dont les mêmes banques détiennent aussi presque la moitié? Sans parler de l’Italie, dont plus de la moitié de la dette est en mains françaises, de banques pour qui, comme BNP-Paribas, les besoins en liquidités sont criants…

C’est un immense transfert interne de richesses qui en cours, de la poche des salariés qui paient des impôts et sont en droit de bénéficier des prestations publiques vers les coffres des banques.

Ce sont des milliards d’argent public soustraits aux budgets de l’Allemagne et de la France qui, sous forme d’aide à la Grèce aujourd’hui, aux autres demain, sont reversés aux banques, allemandes et françaises.

Et pas qu’aux banques car, parmi ses créanciers figurent en très bonne position le complexe militaro-industriel français dont la Grèce est le 3ème client ou Siemens.

La multinationale allemande -qui a graissé la patte des deux grands partis grecs- a vendu au pays un système antimissiles, un système de digitalisation des centres de téléphonie, un autre, de sécurité dit C41 -qui n’a jamais fonctionné- à l’occasion des Jeux Olympiques de 2004 et du matériel pour les chemins de fer.

Elle exige des liquidités en retour. Tout comme Thyssen, autre créancier de la Grèce, qui lui a vendu -pour cinq milliards d’euros- des sous-marins… qui penchent dangereusement à gauche !

Le prix de ce sauvetage pour la population grecque est connu. Alors que le principal propriétaire foncier du pays, l’église orthodoxe, est exemptée d’impôts, ce sont les retraites de plus de 1200 euros qui sont amputées de 20% ! Ce sont les salaires qui sont réduits, ce sont 30'000 fonctionnaires qu’on licencie, c’est la TVA qu’on augmente. Pour rembourser les banques!

Dans ce contexte, le plan de financement de la Grèce n’est pas la solution, mais bien le problème. Car la solution, comme pour l’Argentine en 2001 ou l’Equateur cinq ans plus tard réside dans le refus de payer la dette.

Et dans la bataille pour l’expropriation des banques et la création d’un service public du crédit.

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