mercredi 12 octobre 2011
Nicolas Sarkozy connaît Charles de Gaulle
Nicolas Sarkozy ne nous avait pas habitués à citer de Gaulle. On aurait même pu se demander s'il savait bien d'où venait le nom du porte-avions qu'il va flatter de la paume à Toulon à chaque occasion. Il a rassuré des membres de sa majorité hier et a dit deux mots d'Histoire. Non seulement il connaît bien son lointain prédécesseur mais il est capable de le citer dans le texte. Le mot d'hier selon lequel la Ve République ne saurait être l'otage des partis politiques est bien gaulliste. Mais la ficelle est un peu grosse. Après s'être montré moins gaulliste que Jacques Chirac - qui pourtant n'a pas été un modèle du genre - après avoir réintégré l'OTAN et assumé l'atlantisme, voilà que le président va chercher de Gaulle pour balayer la primaire socialiste. Au bon temps de l'ORTF, on aurait tout simplement occulté du champ de l'information cette organisation de la rue de Solférino. Pas mieux mais plus efficace ! Pour autant, ce n'est pas en citant de Gaulle qu'on devient gaulliste. Aller citer un président fondateur qu'on a si peu suivi jusqu'ici relève d'une posture de circonstance. Et François Fillon a eu beau saluer le « processus moderne » de la primaire, on sait aussi qu'il a abandonné le gaullisme en acceptant la privatisation d'EDF. Quelle mouche a donc piqué le président en allant citer de Gaulle dans cette galère ? Le général aurait eu un sens tranchant de la formule pour qualifier la primaire, n'en doutons pas. Mais se référer à sa stature pour dénigrer une consultation inscrite elle aussi dans les statuts de l'UMP est simplement burlesque.
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