TOUT EST DIT

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jeudi 27 octobre 2011

Le diable est dans les détails

Ce n’est pas en une nuit de négociations et dans des sommets à répétition que les chefs d’État et de gouvernement arrêteront miraculeusement le double plan de sauvetage de la Grèce et de l’euro. Le croire relève de la pantomime politicienne ! Car il y a les « détails »… et le « diable est dans les détails ». Or seuls ces « détails » comptent en expliquant noir sur blanc les décisions. Dès ce matin, marchés financiers en tête, le monde va les étudier à la loupe, ou les interpréter en spéculant sur leur manque, pour rendre un premier verdict positif ou négatif.

Certes, il sera de bon ton de saluer la volonté politique d’Angela Merkel dûment légitimée par le Bundestag pour négocier, toutefois dans l’étroit cadre d’une limite à ne pas franchir. Une limite qui porte sur le rôle de Banque centrale européenne que nos voisins veulent à tout prix « indépendante », en lui interdisant d’acheter des obligations compromises, ce qu’a pourtant fait Jean-Claude Trichet à hauteur de 170 milliards, sauvant sans doute l’euro durant les tourmentes de l’été. Or, contredisant la chancelière, Mario Draghi, futur patron de la BCE, affirme qu’il continuera, s’il le faut, cette « politique non conventionnelle ». Heureusement, d’ailleurs.

Ce n’est pas le seul « couac » constaté hier. Un autre porte sur la « décote » de la dette grecque. Nul ne sait encore comment, sans connaissance des fameux « détails », les banques exposées mettront – ou voudront mettre — en œuvre cette restructuration. Quant à l’effet levier du Fonds de stabilité FESF, là encore les précisions s’imposent. Multiplier 440 milliards par quatre ou cinq en les transformant en « assurances-crédit partielles » augmente l’efficacité de l’apport initial… quand tout va bien. En multipliant les risques d’autant. Et ce FESF recèlerait aussi, en son sein ou en marge, un « fonds fantôme » nourri de capitaux chinois, surtout destiné à faire face aux déficiences des « poids lourds » comme l’Italie. En quelque sorte, l’Europe vendrait son indépendance, son âme aussi. Voilà qui serait pourtant bien plus lourd de conséquences que sortir la BCE du dogmatisme primaire dans lequel l’enferme l’Allemagne au nom de sa puissance politique synonyme de sa relative bonne santé économique.

Tout repose sur ces « détails » si déterminants. On les connaîtra peut-être aujourd’hui. On verra aussi si une Europe politique existe encore.

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