L'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing a relativisé, mercredi 26 octobre, la portée de la crise européenne, appelant ceux qui sont en train de paniquer à "voir un peu plus loin". "On exagère", a estimé sur RTL l'ancien chef de l'Etat, fervent partisan de la construction européenne, en rappelant le sens de cette union.
"Nous avons une monnaie unique. Aujourd'hui qu'est-ce-qu'elle fait ? Elle monte. Elle n'est pas en crise. Donc, dans toute cette affaire, je suis frappé par le fait qu'elle est traitée dans l'agitation et avec un niveau de compétence relativement faible", a-t-il estimé à l'adresse des commentateurs. Quant aux politiques, "ils disent toujours que l'heure est grave parce que si cela va mal, ils l'auront annoncé et si cela tourne bien ils auront le mérite d'avoir résolu les problèmes", a-t-il fait valoir.Sur la situation des banques, l'ancien président a jugé que la question de leur recapitalisation était "incompréhensible pour les citoyens". "En mai-juin dernier, on a fait subir des tests à toutes les banques européennes qui ont montré qu'il n'y avait pas de problème sérieux et qu'elles avaient de la trésorerie. Alors, trois mois après, on parle de les recapitaliser. Comment voulez-vous que les citoyens s'y retrouvent ?", a-t-il souligné. "Et, d'autre part, ce ne sont pas des sujets pour les chefs d'Etat ou de gouvernement, mais pour les banquiers centraux", a-t-il ajouté.
Pour l'ancien leader centriste, fondateur de l'UDF, "il y a un sujet intéressant : est-ce que les dix-sept États de la zone euro, qui sont les seuls à vouloir faire avancer l'Europe, vont former pour les années 2030-2040 une puissance économique et monétaire forte, de la taille des USA ou de la Chine". "Tout le monde est là à paniquer mais le PIB de l'Europe est trois fois celui de la Chine. Et l'on se conduit comme si nous n'étions rien, insignifiants, désordonnés, incapables de créer et de produire", a-t-il déploré.
"Le problème, pour l'ex-chef de l'Etat, c'est de revenir à une conception gaulliste de la stratégie politique, c'est-à-dire de voir un peu plus loin". "Est-ce-que cette crise sert à donner à l'euro le symétrique économique dont l'Europe a besoin depuis le début. Si c'est oui, c'est très bien, et il n'y a pas lieu d'en faire un drame", a-t-il conclu.
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