jeudi 27 octobre 2011
Catastrophisme ambiant
Hier à Bruxelles, la chevauchée des Walkyries s’était substituée à l’hymne à la joie. On nous promettait Apocalypse now et un scénario comme seul Hollywood sait en produire pour l’avenir de l’euro. Roulements de tambour avant chaque inspiration d’Angela Merkel par qui passe le salut de l’Eurogroupe. Faute d’accord, le continent dériverait en territoires inconnus.
Pourtant, au café du commerce, lassé ou dépassé par cette dramaturgie qui se trame depuis deux ans, l’ambiance était plus à radio Nostalgie qu’à radio Londres. Même pas peur ? Une décennie que l’Occident va de psychose en psychose. De quoi se blaser. Quand ce n’est pas la dette ou la bulle spéculative, c’est le climat et la menace que notre civilisation s’autodétruise. Nous sommes 7 milliards et avec la nature aussi on vit à crédit.
De verts messagers de la fin du monde tendent à culpabiliser l’homme, l’exhortant à réduire son train de vie, voire la vie. Sans parler de ces pandémies ou du terrorisme qui entretiennent l’incertitude de notre sort. “Aujourd’hui, l’anxiété est élevée au rang de vertu politique”, écrit Bruckner dans son dernier livre, “le fanatisme de l’Apocalypse, sauver la Terre, punir l’Homme”. Cette récurrence dans le catastrophisme banalise et brouille notre perception de la gravité. Ce soir, Nicolas Sarkozy s’exprime à la télé. Peut-être, citant son vieux mentor, nous appellera-t-il “à faire des sacrifices”. Ainsi parlait, déjà, Balladur en 1994. Ô temps béni de l’allégresse insouciante.
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