jeudi 27 octobre 2011
L'Europe au bout de la nuit dans la douleur
Crise de l'Europe, de l'euro, de l'endettement. Crise de la gouvernance, de méfiance des marchés et de défiance des opinions. Sans parler de la crise de nerfs qui sans doute a failli jaillir des crânes des dirigeants réunis au chevet de la zone euro. Hier soir, ils avaient toujours un pied dans le vide, un autre à Bruxelles, en quête du sursaut permettant d'éviter le précipice. Si des progrès étaient accomplis sur le Fonds de stabilisation financière, si la recapitalisation des banques faisait l'objet d'un accord, le niveau de l'effacement de la dette grecque demeurait l'écueil majeur devant la résistance des banques créancières. Surtout, la solution globale espérée, condition pour enrayer la contagion de la crise aux maillons faibles, peinait à se dessiner. Or, sans geste fort, comment rassurer les opérateurs financiers ? Le scénario catastrophe semblait évité, mais les ambitions étaient revues à la baisse. Cependant, personne n'a droit à l'échec, à commencer par le couple franco-allemand, qui vit ses heures les plus tourmentées de son histoire. Ni Angela Merkel, laquelle n'entend pas débourser plus que prévu. Ni Nicolas Sarkozy, lequel cherche à empêcher à tout prix que la France ne soit attaquée par les marchés. Ce sont deux visions différentes de la solidarité européenne qui en réalité s'affrontent, la chancelière parvenant à imposer sa ligne et à se poser en chef d'orchestre. Quelle que soit l'issue finale des négociations, la monnaie commune ne pourra longtemps survivre avec un orchestre aussi désaccordé et dix-sept instrumentistes jouant chacun sa propre partition économique.
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