Aujourd’hui, le FESF (Fonds européen de stabilité financière) maintient le Portugal et l’Irlande, également menacés d’un défaut de paiement. Première économie de la zone euro, l’Allemagne est la première contributrice avec plus de 200 milliards d’euros de garanties du FESF. Pour l’ancien ministre social-démocrate des Finances, Peer Steinbrück, le Parlement a fait preuve de solidarité envers Athènes.
Le FESF possède 440 milliards d’euros, l’institution peut intervenir sur l’achat des obligations émises par les États membres de la zone euro afin de financer leur dette, l’aide à une recapitalisation des banques, et enfin, le FESF pourra accorder des crédits aux États en difficulté.
Pour Agnès Benassy-Quere, directrice du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), le FESF est suffisant, pour l’instant, pour prêter à la Grèce et recapitaliser les banques grecques. Le renforcement de ce fonds ne va pas sans condition, pour Peer Steinbrück. « Ce sont 330 milliards d’euros que doivent épargner les Grecs, et pour cela, je serais reconnaissant de voir un peu plus de respect pour ces efforts. Car je ne veux pas m’imaginer ce qui se passerait ici sur la place si un gouvernement allemand avait proposé à l’opinion publique allemande la même potion amère ».
En réponse aux critiques, le gouvernement grec a pris de nouvelles mesures drastiques comme la mise en place d’une nouvelle taxe immobilière, des baisses de salaires et des retraites, ainsi que la mise en chômage partiel de 30.000 fonctionnaires. Face à ces annonces gouvernementales, les Grecs ont manifesté jeudi 29 septembre pour dénoncer le retour dans le pays de la troïka (Union européenne-FMI-Banque centrale européenne) qui décidera avec les autorités du nouveau Budget 2012.
Les difficultés vont persister
En dépit du vote positif de l’Allemagne, quatre pays européens sur dix-sept — l’Autriche, Malte, les Pays-Bas et la Slovaquie — doivent encore voter sur l’extension des missions du FESF. Les autorités grecques devront attendre pour être sauvées afin d’enrayer les effets de contagion dans toute la zone.
De plus, le vote au Parlement européen du renforcement du Pacte de Stabilité, les estimations pour une reprise de la croissance grecque de près de 5% par an au cours des trois ou quatre prochaines années au lieu des 5% de récession qu’elle possède aujourd’hui. Aussi, selon certains économistes, la dette de la Grèce devrait redescendre sous les 70% du PIB, ce qui est bien loin des 60% du PIB obligé par Bruxelles.
En effet, de nombreux pays de la zone euro se verront sanctionner pour ne pas avoir atteint les objectifs fixés par le Pacte de Stabilité et de Croissance : déficit de 3% du PIB et dette publique de 60% du PIB. Aujourd’hui, le montant de la dette grecque aurait dépassé les 145%.
Céline Tabou
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