Le PS nous offre une formidable leçon d'humanité. Ce n'est pas Ségolène Royal qui dira le contraire. Sévèrement battue au premier tour des primaires et très affectée par cette défaite, elle aurait pu s'attendre à une curée. L'occasion était belle : depuis le temps qu'elle embêtait tout le monde avec son charisme et ses idées iconoclastes, depuis le temps qu'on la détestait, qu'on la méprisait, qu'on la traitait d'idiote sinon de folle, enfin, elle était à terre, à portée de pieds.
Mais non, ce ne sont qu'amour, compassion et estime qui se manifestent à son endroit. Laurent Fabius qui l'écrasait de son arrogance et de son sexisme se précipitait le premier (radiophoniquement) à son chevet pour lui prendre le pouls, tapoter ses joues et l'assurer de son indéfectible soutien. Émouvant en diable. Martine Aubry, François Hollande, jetant à la rivière la rancune qu'ils pourraient légitimement avoir vis-à-vis de celle qui les a traités respectivement de tricheuse et de mollasson, disent à quel point Ségolène Royal reste importante, et c'est d'ailleurs un poste d'importance qu'ils lui promettent tous deux.
Tout cela, encore une fois, fait chaud au coeur et contredit cette idée toute faite que la politique serait un jeu impitoyable où il ne s'agirait que de combattre l'autre à défaut de le tuer. Ségolène Royal, au fond, et malgré elle, a révélé au PS sa vraie nature, toute de charité. C'est pourquoi, malgré les apparences, elle est la grande gagnante des primaires et reste la madone du PS.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire