Autant est curieux le deux poids deux mesures du pouvoir, plus encore l’est l’indifférence du citoyen face à ce genre d’actions qui ne sont rien qu’une autre forme de corruption. Les gouvernements et les banques centrales pervertissent le marché pour leur bénéfice propre.
En 1988, Ronald Reagan créa le Groupe de travail sur les marchés financiers, qui se matérialisa au travers du décret-loi 12.631, avec pour but d’« améliorer l’intégrité, l’efficacité, l’ordre et la concurrence des marchés financiers [des États-Unis], en même temps que de maintenir la confiance des investisseurs » [sic]. C’est-à-dire la manipulation éhontée du marché. Curieusement, si un particulier faisait la même chose, il irait en prison aux États-Unis, mais si e gouvernement le fait, il gagne des électeurs.
En réalité, personne ne sait ce que fait ce groupe. Ses actions sont aussi opaques que celles de la mafia. À tel point que, pendant de nombreuses années, les analystes croyaient qu’il s’agit d’un conseil politique supplémentaire qui se consacrait à passer facture pour ne rien faire. Malheureusement, il n’en est pas ainsi.
Le membre du Congrès Ron Paul a demandé à plusieurs reprises ce que faisait ce groupe et comment il travaillait. Bernanke a toujours esquivé les questions de Paul, et en beaucoup d’occasion n’a pas répondu du tout puisque rien ne l’oblige à répondre aux questions du Congrès. D’un autre côté, un ancien membre de la Fed, Robert Heller, affirma dans le Wall Street Journal avant la crise que le Réserve fédérale « au lieu d’inonder toute l’économie de liquidités, et par conséquent augmenter le risque d’inflation, pourrait être en train d’acheter des actifs à taux variable directement sur le marché des futures ». Maintenant, nous savons que la Fed fait l’un et l’autre.
Depuis la crise de 2008, l’intervention de ce groupe, connu comme la « Main de Dieu » et qui a créé des séquelles en Europe, a augmenté son activité même si c’est toujours nié. Beaucoup d’analystes qui avant ne croyaient pas au pouvoir réel de ce groupe, semblent admettre maintenant son intervention directe sur le marché.
[Le] mardi [4 octobre], il se passa quelque chose de curieux avec l’indice Standard & Poor’s (S&P). à la première heure, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, vint déclarer que si l’économie stagnait, la Fed prendrait les choses en main et créerait plus de stimulus. La bourse ne réagit pas à la nouvelle et continua à baisser pendant toute la journée jusqu’au trente dernières minutes. Alors, d’un coup, et sans aucune raison, elle commença à monter. Le S&P passa d’une perte à un gain de 2%. Encore une fois était intervenu la « Main de Dieu ». L’inexplicable remontée soudaine fit que les courts (ceux qui misaient à la baisse), commencèrent à racheter pour limiter les pertes, ce qui augmenta encore plus la montée presque verticale du S&P et du Dow Jones.
Autant est curieux le deux poids deux mesures du pouvoir, plus encore l’est l’indifférence du citoyen face à ce genre d’actions qui ne sont rien qu’une autre forme de corruption. Sans besoin de rechercher le gain direct, les gouvernements et les banques centrales pervertissent le marché pour leur bénéfice propre pour gagner électeurs et pouvoir sur la société. Quel sens cela a-t-il que le gouvernement fasse des lois de transparence financière, mille régulations et après être le seul à les enfreindre ?
Probablement le mythe du bon gouvernement persiste-t-il chez le citoyen imprudent dans sa croyance que toutes le atrocités des bureaucrates sont positives quand elles sont travesties de gloire et de bonté, comme le fit Reagan en affirmant que la régulation « améliore l’intégrité, l’efficacité et l’ordre… du marché ». Le résultat de tant de « bonté » est l’augmentation de la volatilité, de l’incertitude, des pertes et une économie planifiée qui ne vit que pour financer les vices et les ambitions des banquiers centraux et des politiciens. Avec ces stratégies, le gouvernement peut tromper les gens, mais il ne les sortira pas de la crise.
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