Après la crise bancaire, les experts parlent de crise du crédit. Est-ce le cas à BNP Paribas ?
François VILLEROY DE GALHAU :« Il n’y a pas de crise du crédit. Nous sommes toujours en situation et en volonté de développer le crédit vis-à-vis de nos clients. Les encours de crédit du groupe de Nancy, qui couvre la Meurthe-et-Moselle et les Vosges, étaient à fin juillet de plus de 1,1 milliard d’euros et sont en augmentation de 6,6 % par rapport à l’année dernière. Nous n’avons pas la volonté de freiner le crédit, bien au contraire. »
Jeudi, la note de la BNP a failli être abaissée. Ce jugement était-il justifié ?
« Depuis le début de la crise financière, en 2007, il y a eu d’autres moments où les notations de toutes les banques mondiales ont été abaissées. Cette fois-ci, on en a plus parlé à cause de l’actualité médiatique. Ce que l’agence de notation Moody’s a fait pour deux banques françaises est un alignement sur les notes données par d’autres agences. La nôtre a été maintenue. Nous apprécions ce jugement positif. Je rappelle que la principale agence de notation, Standard & Poor’s, place BNP Paribas parmi les six meilleures banques mondiales. »
La valeur actuelle de l’action BNP reflète-t-elle la réalité ?
« Le cours des actions des banques européennes et particulièrement françaises est très injustifié par rapport à leur valeur. Quand on regarde la valeur du bilan de BNP Paribas, elle est près de deux fois supérieure au cours actuel de l’action. Il n’y a pas de risques non connus. Pour la Grèce, même si nous devions provisionner davantage que les 500 millions mis de côté début août, ceci est totalement gérable au regard des 70 milliards d’euros de nos fonds propres. Ils sont les plus élevés des banques françaises et deux fois plus élevés qu’avant 2007. »
Faut-il craindre pour la solidité du secteur bancaire ? « Depuis le mois d’août, on ne peut pas dire que les marchés financiers ont fait preuve d’une grande rationalité. Il faut dépasser les rumeurs et regarder les faits et les chiffres. Le cours de la bourse n’impacte en rien nos capacités financières. La Grèce fait partie des inquiétudes très fortes. Si nous devions provisionner la valeur de marché de ce risque, cela nous coûterait 1,7 milliard d’euros. Rapporté à nos fonds propres, l’impact est très limité. »
Le FMI a pourtant aussi demandé aux banques françaises de se renforcer ?
« Je ne polémiquerai pas. Mais les banques françaises n’ont pas besoin de capital supplémentaire. BNP Paribas a ouvert ses livres sur tous ses risques Les régulateurs qui les ont regardés partagent la même conviction.
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