TOUT EST DIT

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lundi 8 août 2011

Crise de la dette: branle-bas de combat dans la zone euro

Contacts téléphoniques, réunions extraordinaires... Les dirigeants européens et la Banque centrale s'organisent en urgence ce week-end pour empêcher la débâcle à l'ouverture des marchés, après l'abaissement de la note des Etats-Unis par S&P. Récapitulatif.

L'heure est au branle-bas de combat pour les dirigeants et banquiers centraux des principales économies de la planète, en quête d'une réponse concertée à la menace imminente d'une nouvelle débâcle à la réouverture des marchés financiers lundi. 
S&P pourrait encore abaisser la note américaine
"Nous avons une perspective négative pour les six à 24 mois à venir", a déclaré ce dimanche le directeur général de S&P John Chambers sur ABC News."Et si la situation budgétaire se détériore encore aux Etats-Unis ou que les blocages politiques s'accentuent, cela pourrait mener à un abaissement. La perspective montre qu'il y a au moins une chance sur trois qu'un nouvel abaissement se produise sur cette période." 
Standard & Poor's (S&P) a retiré vendredi aux Etats-Unis la prestigieuse note "AAA", dont jouissent les émetteurs d'obligations (emprunteurs) les plus fiables. Une décision contestée vivement par le Trésor américain, qui a remis samedi en cause "l'intégrité" de l'agence. De son côté, l'agence Moody's considère comme "prématuré" un éventuel abaissement de la note des Etats-Unis, a affirmé un de ses analystes au New York Times dimanche, tandis qu'un responsable de l'agence Fitch estimait qu'il fallait encore y réfléchir. 
Réunion extraordinaire de la BCE
Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit se réunir par vidéo-conférence ce dimanche après-midi, selon des sources proches du dossier citées par l'agence financière Dow Jones Newswires. A l'agenda devrait figurer une éventuelle intervention pour venir en aide à l'Italie, troisième économie de la zone euro, dans le collimateur des marchés tout comme l'Espagne. Rome a affirmé vendredi que la BCE pourrait acheter dès lundi des obligations d'Etat du pays. 
Mais ce projet, susceptible de se heurter à des réticences de la part de certains autres pays européens, n'a pas été confirmé jusqu'ici à Francfort. Une telle intervention avait été réclamée avec force par les marchés. Jeudi dernier, le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a promis de nouveaux achats sur le marché de la dette, mais cette annonce n'a pas eu l'effet apaisant escompté auprès des investisseurs
La Bourse de Tel Aviv dévisse
Premier indicateur de la température des marchés, la Bourse de Tel Aviv, l'une des rares à être ouvertes le dimanche, a plongé de plus de 6% en séance et a finalement perdu 7% à la clôture. 
Fébrilité avant la réouverture des marchés
De nombreux économistes craignent une descente aux enfers des marchés. "Le fait que Standard and Poor's ait finalement appuyé sur la gâchette (...) va sans aucun doute ébranler les marchés financiers à leur ouverture lundi", résume Paul Dales, analyste chez Capital Economics basé aux Etats-Unis. 
G7 et G20 sous pression
Les ministres des Finances et dirigeants des pays du G7 (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume Uni, Italie, Canada) ont multiplié les contacts téléphoniques ce week-end. Les pays du G20, qui regroupe les principales économies de la planète, ont tenu dimanche matin une téléconférence, a indiqué le vice-ministre sud-coréen des Finances Choi Jong-Ku. Cette concertation avait été précédée, dans la nuit, d'une téléconférence des ministres des Finances du G7 et de leurs conseillers, entourée du plus grand secret. Une autre, entre ministres des Finances et banquiers centraux du G7, devrait suivre avant la réouverture lundi matin des marchés financiers en Asie, selon des médias japonais, qui évoquent la possibilité d'une déclaration commune destinée à calmer les marchés. 
Le AAA de la France n'est pas menacé
La France ne court pas de risque immédiat de perdre le label suprême "AAA", a laissé entendre dimanche Jean-Michel Six, qui a réaffirmé que la note du pays était assortie "d'une perspective stable" pour Standard & Poor's. La situation est bien plus délicate pour l'Italie. Le Premier ministre Silvio Berlusconi a promis d'accélérer son plan d'austérité "dans le but d'arriver à l'équilibre budgétaire" dès 2013, et non plus 2014. M. Berlusconi avait avancé vendredi qu'une réunion du G7 Finances serait anticipée "dans les prochains jours", avant un possible sommet du G8 en cas d'accord. Mais l'Italie n'est pas assurée du soutien de l'ensemble de l'Union monétaire. Berlin estime que l'Italie est un trop gros morceau pour pouvoir être sauvée par le Fonds européen de soutien, a rapporté dimanche l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. 

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