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lundi 8 août 2011

Affaire Tapie : polémique sur l'implication de l'Elysée

L'enquête ouverte vendredi sur Christine Lagarde pour son rôle dans l'affaire Tapie-Adidas vire au règlement de comptes. Stéphane Richard, directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Economie en 2007, se défend dans le JDD d'être intervenu dans la procédure d'arbitrage, démentant les mises en cause d'un haut fonctionnaire.
 Si l'enquête ouverte vendredi par la Cour de justice de la République (CJR) sur Christine Lagarde, directrice générale du FMI, pour "complicité de faux" et "complicité de détournement de biens publics" dans l'affaire Tapie-Adidas semble ne pas trop faire de vagues outre-Atlantique (La Tribune du 5 août), elle a relancé les hostilités en France et prend un tour de plus en plus politique.
Fait rare, un haut fonctionnaire est sorti du bois nommément vendredi. Dans une interview au "Monde", Bernard Scemama affirme avoir reçu des consignes claires de Stéphane Richard, alors directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Economie, pour que la voie judiciaire soit abandonnée au profit d'un arbitrage privé dans le conflit qui opposait l'homme d'affaire Bernard Tapie à l'ancienne banque publique Crédit Lyonnais au sujet de la vente d'Adidas en 1993. Estimant l'indemnité accordée à Bernard Tapie "disproportionnée" (284 millions d'euros hors intérêts dont 45 millions au titre de préjudice moral), Bernard Scemama précise que "tous les actes aujourd'hui contestés ont été pris avec l'approbation ou à la demande de la ministre".
Pas de "feu vert de l'Elysée"
Stéphane Richard, aujourd'hui PDG de France Télécom, a rétorqué immédiatement dans les colonnes du "Journal du Dimanche". Rappelant, à l'instar de Christine Lagarde, que l'Etat a opté pour un arbitrage privé afin de solder quinze ans de procédure et après moult validations de Bercy et de juristes, il affirme qu'"il n'y a eu ni insistance particulière ni feu vert de l'Élysée". Mieux, les "compromis d'arbitrage" ont permis de ramener les demandes d'indemnisation de Bernard Tapie de 2 milliards d'euros à moins de 300 millions.
Stéphane Richard qualifie de "délire" les rumeurs selon lesquelles Bercy aurait modifié a posteriori le texte du protocole et serait intervenu dans le choix des trois membres du tribunal arbitral, dont l'un d'entre eux, le magistrat en retraite Pierre Estoup, est réputé "proche" de Bernard Tapie. Et de suggérer que c'est Dominique Strauss-Kahn qui a "en quelque sorte" "lié l'Etat à l'affaire Adidas" en ajoutant celle-ci dans le portefeuille du consortium de réalisation (CDR), organisme public chargé de gérer le passif du Crédit Lyonnais. Une façon de répondre à l'opposition, qui soupçonne l'arbitrage privé d'être un retour d'ascenseur de Nicolas Sarkozy à Bernard Tapie, l'homme d'affaires l'ayant soutenu lors de la présidentielle de 2007.

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