TOUT EST DIT

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dimanche 17 juillet 2011

Malaise

Le coq gaulois dont les cocoricos retentissent, chaque 14 Juillet, avait hier la voix cassée. Le décalage entre la fierté légitime au spectacle des troupes et matériels en revue, précédé d'un Haka polynésien, et la réalité du terrain, dans l'émotion des morts en série, était trop flagrant pour ne pas susciter un malaise. Accentué d'ailleurs par le sentiment d'un autre décalage encore plus profond entre les proclamations compréhensibles de soutien aux militaires qui font le sacrifice de leurs vies dans un métier dégradé, et le doute sur le sens et l'efficacité de cette guerre dans laquelle la grandeur de leur engagement n'est évidemment pas en cause.

Le président de la République, sur un ton de gravité sincère après sa visite aux blessés, tente de répondre à ce malaise diffus dans l'opinion, mais relayé maintenant par la gauche et le FN qui dénoncent l'impasse et demandent un retour accéléré des soldats. Preuve d'un embarras certain, s'il maintient son calendrier de retrait, 1.000 en 2012, le reste en 2014, il se doit de réagir. C'est ce qu'il s'est efforcé de faire hier, sous la pression des événements.

Il justifie son cap par la nécessité d'organiser la transition avec l'armée afghane, dont chacun fait mine de croire qu'elle sera capable d'assumer la relève. Mais la partie sera très périlleuse. Car les Talibans, dont on explique que les attentats suicides seraient le signe d'une perte de capacité opérationnelle, ne vont pas relâcher leurs attaques. D'où les mesures de sécurité ordonnées par le président, furieux de ce nouveau « carton » des insurgés. Pour se protéger, les Français se feront plus discrets, ce qui n'arrangera ni la sécurité ni l'aide économique que l'on affirme vouloir développer.

À quelques mois de la présidentielle, Nicolas Sarkozy ne peut courir le risque de donner le sentiment d'impuissance devant ce bourbier afghan qui ne lui enverrait que des cercueils. Le chef des Armées cherche à s'en prémunir en exaltant le courage de soldats qui se sacrifient pour la défense de la démocratie. Après dix années de prêche occidental au son du canon, on peut espérer mieux que voir une « Choura » afghane finir en bain de sang.

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