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dimanche 17 juillet 2011

Dette : Hollande s'aligne sur l'objectif du gouvernement

Le candidat à la primaire socialiste François Hollande estime dans une interview au Monde que le déficit de l'État doit être réduit à 3% dès 2013. La même échéance que celle fixée par Bercy.

François Hollande rompt avec la ligne du parti socialiste en matière de réduction de la dette. Le candidat à la primaire socialiste entend ramener «dès 2013» le déficit public à 3%, soit un an avant la date fixée dans le programme officiel du parti socialiste, a-t-il déclaré dans un interview au Monde. Il s'aligne ainsi sur l'engagement pris par le gouvernement Fillon envers ses partenaires européens.
«Il faut rééquilibrer nos comptes publics dés 2013», c'est-à-dire le ramener à cette date à 3% du produit intérieur brut (PIB), a-t-il déclaré. «Nous ne pouvons pas laisser gonfler la dette publique au risque de faire de la charge de nos intérêts le premier budget du pays, ce qui altèrerait toutes nos marges de manœuvre, a-t-il expliqué. La dette est l'ennemie de la gauche et de la France.» Le parti socialiste a fixé dans son programme une trajectoire de réduction de la dette plus lente, avec un déficit à 3% du PIB en 2014 seulement.
François Hollande rejoint ainsi les objectifs actuels de Bercy. Le ministère des Finances doit réduire le déficit à 6% fin 2011, à 4,6% fin 2012, à 3% fin 2013 et à 2% fin 2014. Avec une telle politique, la dette publique commencerait à baisser, selon le gouvernement, en 2013. Le tout avec une croissance de 2% en 2011 et de 2,5% les années suivantes (cette dernière hypothèse étant jugée optimiste par nombre d'économistes).

Baroin critique le PS

La déclaration du candidat à la primaire socialiste survient alors que la zone euro, et en particulier la dette italienne, a une nouvelle fois été prise pour cible par les marchés cette semaine. La France se trouve pour l'instant à l'abri des secousses, s'est félicité le ministre de l'Économie François Baroin dans une interview au Figaro Magazine publié ce samedi. Le nouvel hôte de Bercy s'est d'autre part montré sévère avec le projet socialiste : «Il est irresponsable au regard de la préservation de notre croissance de proposer un choc fiscal d'augmentation de 50 milliards d'euros d'impôts».
François Hollande affirme en effet que sa première réforme sera fiscale, notamment via un même barème pour les revenus du travail et du capital, une fusion de l'impôt sur le revenu et la CSG et la suppression des niches fiscales. «Le candidat qui annonce qu'il n'y aura pas d'effort supplémentaire après 2012 sera un président qui se parjurera», a-t-il insisté. Il a par ailleurs réaffirmé qu'il voulait revenir à la retraite à 60 ans et qu'il voterait contre la règle d'or, qui entend fixer une limite au déficit dans la constitution.
L'agence de notation Fitch a prévenu la France fin mai: les réformes menées ces dernières années, comme celle des retraites, «ont amélioré les perspectives des finances publiques». Mais «des efforts supplémentaires seront nécessaires pour réduire le déficit à 3% du PIB en 2013, comme convenu», ajoute-t-elle. De plus, il serait bienvenu, selon Fitch, que Paris fixe dans la constitution le principe d'équilibre des finances publiques et réduise «ses rigidités structurelles».


Hollande critique les atermoiements européens
Le candidat Hollande se montre très critique envers les stratégies de Paris et Berlin dans le sauvetage de la zone euro. «La France et l'Allemagne font défaut», assène-t-il. «Nicolas Sarkozy et Angela Merkel portent une lourde responsabilité dans le divorce du couple franco-allemand car la zone euro ne peut fonctionner que s'il y a une totale concordance de vue entre les deux pays qui représentent plus de 40 % de sa puissance économique.»
La France et l'Allemagne sont divisées sur la façon de partager le fardeau du second plan d'aide à la Grèce avec le secteur bancaire. Ce qui bloque les négociations et alimente la nervosité des marchés. Une réunion de crise doit se tenir jeudi prochain entre les ministres des Finances de la zone euro. Mais le plan ne devrait être adopté définitivement qu'en septembre, lors du prochain sommet entre les chefs d'État et de gouvernement européens.

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