TOUT EST DIT

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samedi 16 avril 2011

L’impasse et l’épreuve

Qu’il est aisé de célébrer les grands principes, la paix, la démocratie, la liberté, le bonheur des peuples ! Des principes qui, pour les Libyens, s’identifient à la chute de la dictature, donc à celle de Kadhafi. Mais comment leur venir en aide en ne terminant pas le « travail » commencé le 19 mars en vertu de la résolution 1973 de l’Onu ? Par des incantations à l’allemande ? Par la seule surveillance du ciel libyen qu’encombre déjà une noria d’avions dont la plupart ont interdiction d’ouvrir le feu, sur consigne de leurs gouvernements ?

Seuls les chasseurs français, britanniques et canadiens sont vraiment engagés depuis que les Etats-Unis se tiennent en retrait. En tout, une soixantaine d’appareils qui attendent jour après jour les sporadiques et prudents ordres du commandement atlantique. Pendant que les milices de Kadhafi bombardent à l’artillerie lourde villes et villages encore tenus par les « rebelles »...

Ce qui s’est passé à Berlin durant la réunion de l’Otan reflète cette situation ubuesque en ajoutant une tonitruante cacophonie si peu assourdie par les exhortations et autres déclarations « généreuses ».

L’Otan a montré que, sans le leadership américain directement exercé sur le terrain, elle n’était qu’un tigre en papier. Une belle machine militaire, sans doute, mais surtout une autre bureaucratie bruxelloise (avec celle de l’UE), galonnée et étoilée, tournant tous freins serrés quand à Washington le commandant en chef laisse faire en observant ses alliés européens. Pour constater que ces derniers, volontiers donneurs de leçons, sont incapables de s’entendre sur une ligne de conduite. Pas seulement sur la question libyenne, également sur l’avenir de l’Alliance.

Ainsi, bien que taire les divergences franco-allemandes soit de bon ton diplomatique, Paris et Berlin s’opposent aussi sur l’hypothétique bouclier antimissiles européen, l’Allemagne liant son déploiement à l’abandon de toute dissuasion nucléaire en Europe, ce que la France ne peut que refuser.

Le problème immédiat reste toutefois la Libye. Sortir de l’impasse actuelle relève désormais de la seule responsabilité de l’Otan - l’ « Otan européenne », devrait-on dire – qui avait à tout prix voulu assurer le commandement des opérations, sans mandat politique clairement défini dans l’interprétation de la résolution 1973 de l’Onu.

Plus encore qu’en Afghanistan, l’Alliance atlantique de l’ « après guerre froide » joue désormais sa crédibilité, non seulement en Méditerranée, mais également - dans sa composante européenne - face aux Etats-Unis.

La Libye sera un révélateur pour l’Alliance. Elle l’a déjà été pour cette « défense européenne » rêvée par la France et, depuis les frappes franco-britanniques du 19 mars, définitivement devenue chimère. A jeter aux orties avec l’inutile et dispendieuse « politique étrangère » (sic) de l’Union européenne...

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