TOUT EST DIT

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dimanche 27 mars 2011

Un ferment révolutionnaire en Syrie

Impossible de dire si nous assistons aux prémices d'une révolution, a fortiori si la contestation qui s’étend pourrait déboucher sur un scénario à la tunisienne ou à l'égyptienne. Pourtant, tout se passe comme si le printemps arabe avait semé ses graines d'espoir en Syrie. Comme si, une fois encore, l'explosion des réseaux sociaux servait de levier à la révolte : les Syriens voient le monde changer autour d'eux, ils veulent devenir les acteurs du changement démocratique.

Le phénomène est aussi inédit qu'inattendu. Spontané, populaire, plutôt dépolitisé, au-delà des clivages communautaires, le mouvement semble échapper à toute structure et à une opposition il est vrai réduite au silence d’une quasi clandestinité. Il ne s’inscrit pas moins dans l'ordre naturel des choses. Le parti Baas, parti unique, gouverne par la peur. Il impose un carcan sécuritaire au pays qui, sous la férule de la dynastie Al-Assad, vit depuis un demi-siècle sous l'état d'urgence. C'est contre cet état d'urgence, contre les libertés étouffées, contre la corruption endémique que la rue bien sûr s'insurge.

Si le régime de Bachar Al-Assad est bousculé comme jamais, il est encore loin de vaciller, contrôlant l'armée et la police. Il répond au « péril » que représente pour lui le soulèvement populaire par une alternance de répression et de concessions tactiques. Brutalité sanglante contre les émeutes dont le bilan, faute d'images, reste imprécis. Tentative de désamorcer l'insurrection, hier, en libérant des prisonniers politiques.
Des leçons que le printemps arabe permet d’ores et déjà de tirer, il en est une, indubitable : quand le peuple se dresse, la réponse des régimes autoritaires ne peut plus résider seulement dans la répression. Ça devrait valoir pour la Syrie de Bachar Al-Assad.

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