TOUT EST DIT

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mercredi 29 septembre 2010

Le FMI renforce son rôle dans la surveillance financière

L'examen de la solidité des systèmes financiers par l'institution multilatérale est désormais obligatoire pour 25 pays. Ceux-ci représentent 90 % de la finance mondiale et 80 % de l'activité économique internationale.
Ce sera désormais obligatoire. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, lundi soir, l'obligation pour vingt-cinq de ses pays membres de se soumettre à l'examen de la solidité de leur système financier. Cette évaluation, créée dans le sillage de la crise asiatique de 1997-1998, était jusqu'à maintenant effectuée à la demande des pays sur une base volontaire et non contraignante. Plus communément appelé « programme d'évaluation du secteur financier », cette revue, qui sera réalisée au moins tous les cinq ans, fera désormais partie du rapport effectué régulièrement par le Fonds sur la politique économique de ses membres, le fameux « article IV ».

Les vingt-cinq pays concernés par cette nouvelle approche représentent, selon l'institution, près de 90 % du système financier global et environ 80 % de l'activité économique internationale. Parmi eux, quinze pays sont membres du G20. L'ensemble des membres du G7 auxquels se rajoutent douze pays d'Europe de l'Ouest et l'Australie, les économies asiatiques nouvellement développées comme la Corée du Sud ou Singapour et d'autres économies émergentes à l'instar du Brésil, de la Chine et de l'Inde devront donc passer régulièrement sous les fourches Caudines des experts du FMI.

Sur le plan pratique, les experts mandatés par l'institution étudieront, entre autres, le mode de gestion des crises des pays, effectueront leurs propres « stress tests » des établissements financiers, analyseront les facilités pour les banques d'accéder aux liquidités fournies par la banque centrale tout en évaluant les modalités nationales de mise en faillite des établissements financiers. Les liens existant au niveau transfrontalier entre établissements financiers, les flux de capitaux entrant et sortant d'un pays et l'impact d'une éventuelle crise locale sur les autres pays seront également abordés.

C'est donc une véritable mise à nu d'un système financier qui sera mise en oeuvre afin d'éviter, autant que faire se peut, la répétition d'une crise comparable à celle qui sévit depuis plus de trois ans. Ce renforcement du rôle de surveillance du FMI s'inscrit en droite ligne des engagements des leaders du G20 de ne plus permettre un tel séisme et de mieux réguler l'activité du monde financier. La nouvelle approche de l'institution internationale est d'autant plus significative qu'avant la crise économique et financière actuelle les Etats-Unis s'étaient toujours opposés à ce que leur système financier soit évalué par le Fonds. Comme l'a révélé le FMI, plus des trois quarts des pays membres avaient pourtant demandé une telle évaluation de leur système financier avant la crise. Sans préjuger des résultats, les experts du FMI auraient peut-être pu détecter la dangerosité du développement du marché des « subprimes » et appeler à une réorganisation du marché aux Etats-Unis. Crise aidant, des programmes d'évaluation sont actuellement menés en Indonésie, en Chine et aux Etats-Unis. Reste à savoir quel sera l'accueil de l'avis donné par le FMI sur le système financier d'un pays. En 2009, lorsque l'institution avait donné sa propre évaluation des pertes potentielles des banques européennes au regard de leurs portefeuilles de créances, bon nombre de leaders politiques et économiques avaient contesté la méthode utilisée. S'inspirant des standards américains, celle-ci avait été fortement mise en cause puisqu'elle ne tenait pas compte des spécificités européennes. Verra-t-on les mêmes reproches adressés aux évaluations des systèmes financiers ?

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