TOUT EST DIT

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samedi 6 novembre 2010

Risque de thrombose

Ambiance de plomb dans les entourages gouvernementaux. La plupart des agendas sont vides en attendant le jugement dernier ; le supplice imposé par Nicolas Sarkozy aux prétendants garrotte la majorité et lui impose une guérilla interne qui ne peut que l'affaiblir encore ; quelques grands anciens du pouvoir passent discrètement par les jardins de Matignon ou le salon de musique pour venir dire à François Fillon de rester? Étrange moment en vérité que celui où le chef de l'État organise et observe, dans la plus totale irrésolution, une compétition qui ne stimule que les plus vils penchants des impétrants mais jamais leur intelligence politique. Et tout ça pour un CDD de dix-huit mois.


Quand les caillots qui thrombosent la vie publique sont gros et gênants à ce point, il est de temps d'expliquer clairement la politique que l'on veut pour le pays tout en repensant la manière de faire de la politique. Un traitement radical doit en découler. Or on a réussi, depuis des mois, a nous parler de remaniement sans jamais évoquer le projet politique qui nous sera proposé par le futur gouvernement. Et d'un seul coup François Fillon qui siffle la fin des gesticulations et propose de ne « pas changer de cap », c'est-à-dire continuer la même politique. Le bilan improvisé de son action a aussitôt été interprété comme un acte de candidature anti-Borloo et une allégeance. À croire que tout cela n'était que diversion.


Grenelliser tous les dossiers peut s'avérer une méthode mais il faut alors revenir à l'origine de la formule et au vrai Grenelle de 68 entre Georges Pompidou et les syndicats. On se souviendra en faisant ce travelling arrière de l'augmentation massive du SMIC et de la 4e semaine de congés qui en étaient sorties. Selon que l'on négocie une mesure ou qu'on l'impose on peut devenir un acteur de la paix sociale ou des débordements de la rue.


Plus qu'à un changement radical d'équipe ministérielle nous allons sans doute assister à un remaniement dont l'objectif sera de faire fonctionner enfin le gouvernement. Si l'on en croît le délai de réflexion la formule magique n'est pas facile à trouver. Quand l'arbitre est l'organisateur du match des servilités il a souvent du mal à contenir les mauvais gestes.

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