Nicolas Sarkozy et le président chinois Hu Jintao, se sont retrouvés vendredi à Nice pour de nouveaux entretiens consacrés cette fois au G20, au deuxième jour d'une visite où il a aussi été question de la question très sensible des droits de l'Homme, selon le président français.
La visite de Hu Jintao est "très importante" parce qu"à à la veille de la présidence française du G20, il était particulièrement opportun de pouvoir discuter de tous les dossiers internationaux avec le président chinois", a affirmé le président Sarkozy avant un dîner avec son homologue dans un restaurant réputé de la ville.
Revenant sur les contrats signés la veille à Paris, le président français a relevé qu'il s'agissait d'un événement "très important" pour "les ouvriers et les salariés français".
Il a précisé avoir discuté avec son homologue "de la réforme tellement nécessaire de l'ordre monétaire international et de la régulation du prix des matières premières, pour essayer d'avoir un monde plus équilibré, plus stable".
Selon Paris, la France a une "vraie convergence de vue" avec Pékin sur ces questions.
Ces dossiers, avec celui de la réforme de la gouvernance mondiale, sont ceux que M. Sarkozy veut mettre au coeur de sa présidence du G20, qui démarre le 12 novembre pour un an.
Pour autant le chef de l'Etat a jugé qu'il était "bien difficile" d'être optimiste sur les résultats du G20, "alors que nous sommes confrontés à des sujets d'une très, très grande complexité".
La veille à Paris Hu Jintao avait promis, lors de sa seule déclaration publique pendant sa visite, "un soutien aux efforts de la France pour assurer le succès" du G20.
Mais ce soutien de principe masque mal le fossé qui reste à combler pour rallier à une réforme du système monétaire un pays qui résiste à l'idée d'une réévaluation de sa monnaie, le yuan, réclamée par ses partenaires.
Selon le président Sarkozy, les droits de l'homme, un sujet particulièrement sensible pour la Chine qui n'aime guère évoquer cette question avec ses partenaires, ont "bien sûr" été abordés avec le président Hu, y compris le cas du dissident chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix, qui purge actuellement une peine de onze ans de prison.
"Le président Hu Jintao est quelqu'un avec qui on peut parler", a assuré M. Sarkozy. "Il y a beaucoup de différences entre les Chinois et les Français mais nous avons parlé de tous les sujets, il n'y a pas de tabous, notamment sur la question des droits de l'homme", a-t-il ajouté.
"Nous avons des valeurs à défendre, nous les défendons mais en respectant nos partenaires, en comprenant qu'ils ont une culture différente, qu'ils viennent de plus loin et qu'il faut les encourager vers l'ouverture", a également affirmé M. Sarkozy.
La veille pourtant, devant la presse, la vice-ministre des Affaires étrangères chinoise Fu Ying avgait évacué la question du sort du dissident emprisonné, indiquant qu'il ne s'agissait pas là d'un "sujet à aborder entre la Chine et la France".
Les ONG avaient néanmoins mis cette question à l'ordre du jour, avec des manifestations de militants de Reporters sans frontières (RSF) à Paris, où six militants de l'organisation ont été interpellés et retenus par la police après avoir manifesté au passage du convoi du leader chinois.
Samedi, Amnesty International a appelé à manifesté à Carros, près de Nice, où le président Hu Jintao doit visiter une usine d"équipement électrique avant de s'envoler pour le Portugal, seconde étape de son périple européen.
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