TOUT EST DIT

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samedi 6 novembre 2010

Primaires pour Matignon

Michel Debré et les pères fondateurs de la Ve République doivent se retourner dans leurs tombes : des primaires à l’américaine se sont engagés pour la candidature au poste de Premier ministre ! Tout a commencé cet été avec l’annonce stupéfiante de Nicolas Sarkozy annonçant un remaniement ministériel d’envergure pour l’automne, après la réforme des retraites, afin de marquer une nouvelle étape du quinquennat avant 2012.


Tout le sérail politique en a conclut qu’il y aurait donc un changement de Premier ministre, et la campagne des primaires pour Matignon a aussitôt commencé. Comme l’avaient fait en 2007 au Parti socialiste MM. Fabius et Strauss-Kahn et Mme Royal, les candidats ont lancé leurs campagnes de communication de soutien en faisant donner leurs supporteurs dans les médias et en faisant étalage de leurs qualités, de leurs talents et de leurs bonnes mines.


Adoubé par des hommes du dispositif Sarkozy comme Claude Guéant et Raymond Soubie, Jean-Louis Borloo est parti très fort, n’hésitant pas à modifier son look et sa coiffure. Mais le super-favori, quasi-candidat officiel, ayant heurté une pompe à essence, un outsider s’est installé en la personne du ministre du Budget, François Baroin, surnommé pour son visage angélique Harry Potter par ses amis chiraquiens tandis que M. Borloo essuyait de vilaines attaques chez certains UMP, allant jusqu’à le traiter de « zozo ». En l’absence d’une Geneviève de Fontenay pour rappeler les bonnes manières, la campagne volait donc très bas lorsqu’un revenant a fait son apparition dans la course dont on le croyait sorti. François Fillon lui-même a fait acte de candidature à sa propre succession au poste de Premier ministre en se démarquant nettement de Jean-Louis Borloo et en adressant une ferme leçon de cohérence politique à qui voudra bien l’entendre, à l’Elysée ou ailleurs.


Morale provisoire de cette affaire qui est loin d’être terminée : le futur Premier ministre, quel qu’il soit, sera affaibli par les campagnes de dénigrement, et l’opposition n’aura qu’à reprendre les méchancetés colportées à droite. Etait-ce le but recherché ?

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