TOUT EST DIT

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lundi 11 octobre 2010

Larry Clark, phare ou démon ?

Le débat sur l'interdiction aux mineurs de l'exposition consacrée à Larry Clark a fait réagir les internautes sur des questions de fond : doit-on considérer toute oeuvre comme de l'art ? L'art se doit-il d'être agréable ? Le jeune public dispose-t-il d'un recul nécessaire pour appréhender une oeuvre choquante ?

"L'art n'est pas toujours tout public" (Justinien 10)

Pour Zorritita, "l'art n'est pas obligé de choquer". Le rôle de l'artiste serait plutôt, d'après cette internaute artiste-peintre, d'offrir au spectateur, en l'occurrence adolescent, "une [image] plus agréable et plus valorisante" de sa condition. Or, ici, "il n'y a pas que du sexe, il y a aussi de la violence, des armes, de la drogue" (sundiego), et on redoute que l'expo ne joue "le rôle d'un miroir pour un ado" : "Il en sort avec : adolescence = moi = seringue, corde au cou, baise sans amour, picole, noir et blanc, solitude, désespoir, branlette... Waouh !" Selon Micha, croire que l'exposition peut "faire réfléchir nos ados" (JC), c'est une "construction purement intellectuelle", symptomatique de "la dérive de notre société" et de "l'absence de repères".

"Il me semble qu'il y a là une dérive de l'art" (cassandre)

Cet "affaissement de la culture" (Tyran) serait lié, d'après Avana, à une erreur de jugement du public : "Puisque Manet, Renoir, Baudelaire ont été l'objet de censure au XIXe siècle, n'importe quel petit provocateur peut prendre la posture du grand artiste." Snopy renchérit : "L'art a bon dos pour exhiber des images pornographiques, sexe et drogue" : il ne faut donc "pas montrer n'importe quoi au nom de l'art" (Zorritita). Le rôle de l'artiste devrait être vertueux : Cassandre s'oppose à cette expo qu'elle qualifie de "dégueu" : "La poésie, la beauté et le rêve" sont "ce que l'on cherche lorsqu'on va voir une expo". Il faudrait exposer des oeuvres "très artistiques", c'est-à-dire "que tout le monde peut voir sans être mal à l'aise" (Zorritita), ou alors, au moins, si on expose des images de "la crasse, la décadence, la dégradation" (Sylla), "compenser ensuite par d'autres jolies choses" (Margarita). Pour certains internautes, le sujet des photographies justifie ainsi, à lui seul, une interdiction de l'exposition aux adolescents.

"Le mal n'est guère que là où on le voit" (Dom Tower)

D'autres internautes opposent que le sujet ne fait pas l'artiste. Larry Clark est artiste "parce que cet homme a une oeuvre qui porte en elle des problématiques dont personne ne parle. Lui, il image tout ça. Oui son oeuvre est trash, oui elle dérange. Mais, à la différence de la pornographie, ça parle de la vie, la vraie, de certaines zones underground que l'on refuse de regarder. Et là, Larry Clark envoie ça à la face du monde" (Blueberry). Tout le sens est dans la manière de représenter les choses, et alors le spectateur doit "savoir observer". À kangou qui n'a, "en vérité, vu que des jeunes nus qui étaient en train de coucher ensemble à plusieurs ou de se droguer et brandir des armes à feu", celestine oppose : "Ça prend au ventre, ça prend au coeur, ça prend aux tripes. Et sans voyeurisme gratuit. L'artiste est dans son rôle. Il éclaire et décale. Et nous décale. Pour une fois, de l'art contemporain, oui, et sans ambiguïté ! Et sans putasserie ou arnaque."

"La photographie qui dérange les consciences" (David Weber)

Ainsi, la capacité de l'artiste à "imager" des "problématiques dont personne ne parle" est essentielle. Beaucoup plus que sa "reconnaissance dans une structure incontournable de l'art" (blueberry). Le confort du spectateur face à l'oeuvre n'a alors rien à voir avec l'art. Il est même dangereux, "on en oublie de réfléchir à la longue" (SOSO). "L'intérêt de cette expo est qu'elle reflète une réalité que les adultes font tout pour cacher", ajoute loupiote. Il ne faut surtout pas, "avec une baguette magique, faire disparaître tout ce qui dérange, tous ceux qui dérangent dans notre monde si parfait" (Célestine).

"Au diapason de la société suspicieuse" (David Weber)

L'art tire sa force morale de la contestation, car il met à distance les dérives d'une société : c'est "sans complaisance pour personne" que Clark "met le nez dans la m... aux puritains qui ne veulent pas voir ce qui se déroule dans leur dos" (Irenée). Le "puritanisme" - le mot revient souvent dans les commentaires - serait une adhésion naïve aux réalités sociales, et on estime parfois que "l'obsession puritaine a envahi notre monde" (David Weber). "Depuis les années 1970, on ressent un mouvement, comme aux USA, vers un retour excessif à la pudibonderie" (Yvon7). Cette exposition aurait dû être ouverte aux adolescents, ils auraient pu voir "tout ce qu'ils voient déjà sur Internet", mais "en trois dimensions, et surtout avec une dimension humaine et morale" (Pavlov), la seule qui permette de réfléchir sur un monde flouté dans lequel "les mots mêmes ont perdu leur sens" (rebelle33).

QUE VAUT CE "PHOTOGRAPHE" AUPRÈS DE GÉANTS COMME EUGÈNE SMITH, ANSEL ADAMS, HELMUT NEWTON, DEPARDON, BRASAÏ...ET J'EN PASSE.
UNE EXPO. POUR CE MÉDIOCRE, C'EST DIGNE D'UNE TARLOUZE COMME DELANOE.
QUI N'A DU SENS DE L'ART QUE CELUI QUE J'AI POUR MON TROU DU CUL.
JE SAIS C'EST GROSSIER, MAIS ÇA LE MÉRITE !

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