TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 20 septembre 2010

Un combat gagnable

au début de cette semaine, les images feront le tour de la planète et chacun hésitera entre l'émotion et l'exaspération. On y verra une centaine de dirigeants de ce monde monter à la tribune de l'ONU, à New York, pour signer la déclaration officielle réaffirmant les objectifs du Millénaire sur le développement. Barack Obama, Lula, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy et bien d'autres encore rediront la main sur le coeur leur soutien aux engagements pris il y a dix ans, avant de repartir vers leurs pays respectifs. Aux yeux de beaucoup, ces voyages éclair paraîtront indécents. Deux ans après une crise qui a conduit à mobiliser en quelques semaines des milliers de milliards de dollars pour sauver le système financier, les aides promises aux pays déshérités souffrent plus que jamais de la comparaison.

Pour une part, l'analyse du bilan de la lutte contre la pauvreté peut conforter ce pessimisme. Si 2010 affiche le premier recul de la faim dans le monde depuis quinze ans, selon les chiffres divulgués il y a quelques jours par la FAO, ce tournant suit en réalité deux années de hausse marquées par la flambée des prix agricoles. Et 925 millions de personnes restent victimes de malnutrition, ce qui est évidemment inacceptable. Un habitant sur deux du monde en développement n'a tout simplement pas d'accès à l'eau courante ni à des sanitaires dignes de ce nom ! C'est donc un bilan mitigé qu'ont dressé les Nations unies dans le rapport fouillé présenté juste avant l'été.

Il faudrait pourtant être aveugle pour ne pas voir les signaux d'amélioration et ne pas en relever les causes. Un indicateur les résume mieux que les autres : la proportion des habitants des pays en développement vivant en dessous du seuil de subsistance (1,25 dollar par jour) est passée de 46 % à 27 % entre 1990 et 2005, évolution qui est en ligne avec l'objectif de 15 % d'ici à cinq ans. L'explication ? Elle n'est pas à chercher très loin. Ce sont les progrès de la Chine, de l'Asie du Sud et du Sud-Est ou encore du Brésil qui sont en cause. Le miracle économique de ces pays ne fait pas seulement émerger des millionnaires et une nouvelle classe moyenne mondiale, il tire des millions de personnes de la pauvreté la plus absolue.

Seuls ceux qui veulent être aveugles refuseront d'y voir un succès de l'économie de marché et - osons ici le mot ! -du capitalisme, qui, malgré tous leurs défauts et les règles qui doivent les encadrer, sont considérés partout comme les plus efficients. Pour les pays riches, ce serait une erreur d'en tirer la conclusion qu'ils peuvent désormais se laver les mains du développement en s'en remettant à la croissance. Mais le début de ce millénaire aura au moins montré que le décollage est non seulement possible, mais qu'il est à portée de main.


Richard Hiault

0 commentaires: